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Le sommet de l'Otan nous prouve, une fois de plus, que Trump est brutal et imprévisible

Le sommet de l'OTAN nous prouve une fois deux plus que Donald Trump est totalement imprévisible et brutal. L'Europe peut-elle éviter un clash ?

La manière de Donald Trump, on commence à la connaître : utiliser la menace, la brutalité pour faire bouger les lignes. Sur le fond, la question de la contribution financière de chaque pays à l’OTAN était posée déjà par Barack Obama. Évidemment, voir Trump accuser l'Allemagne d'être vendue à la Russie décoiffe un peu. Mais on aurait tort d'en rester à l'indignation facile et de jouer les vierges outragées. Ce qui se joue, c'est avant tout l'indépendance, la souveraineté et donc l'existence même de l'union européenne comme entité politique. Et dans un sens, Donald Trump joue les révélateurs.

A-t-il raison de s’en prendre à l'Allemagne ? De fait, la richesse allemande vient aussi de l'absence totale, pendant des décennies, de dépenses militaires. Le parapluie américain servait à faire du commerce tranquillement. Aujourd'hui encore, les pays les plus riches d'Europe, Pays-Bas, Danemark, ne contribuent pas à hauteur de ce qu'ils devraient. Certains demandent depuis des années que les dépenses militaires françaises, qui contribuent au bien commun européen, soient sorties du calcul du déficit, ce qui nous ferait repasser en dessous de la barre des 3 %. Ce serait bien plus intéressant pour nous que de voir l'Allemagne augmenter ses dépenses militaires au risque de tailler des croupières à une de nos dernières industries encore debout.

La question est de savoir si les pays européens ont envie de s'émanciper des Etats-Unis et c'est bien là le principal problème. Il y a, parmi les 28, des pays qui n'ont aucune intention de préférer leurs voisins européens aux États-Unis. La Pologne, les états baltes ne souscriront jamais à une défense européenne indépendante. Le rêve d'Emmanuel Macron de pousser dans le sens d'une défense commune se heurte à cette réalité et aux ambiguïtés allemandes puisque Berlin accepte parfaitement cette absence totale de souveraineté. Actuellement, il nous est impossible de vendre le moindre équipement militaires dans le monde sans l'accord des États-Unis puisqu'ils exigent un droit de regard dès qu'un composant, même une puce électronique, est de fabrication américaine. Et la perte de certains fleurons industriels comme Alstom nous rend encore plus dépendants puisqu'en cas de désaccord, les Américains pourraient désormais refuser de nous fournir les pièces de remplacement pour les turbines de nos sous-marins nucléaires. Bref, l'enjeu de ce sommet de l'OTAN, c'est de savoir si l'Europe veux cesser d'être une colonie américaine.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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