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La réélection de Vladimir Poutine pose la questions de nos rapports avec la Russie

La seule option réellement conforme aux droits de l'Homme, c'est de rechercher un apaisement des tensions.

 

L’élection présidentielle en Russie nous oblige à nous interroger sur nos rapports avec Vladimir Poutine dans un contexte de guerre froide.

Disons que, très loin des grandes proclamations depuis des salons parisiens, il serait temps de se poser la question des intérêts de la France. Non pas dans une perspective de realpolitik qui laisserait les "droits de l’homme" sur le bas-côté, mais parce que, dans l’état actuel des relations internationales, la seule option réellement conforme aux droits de l’homme, c’est de rechercher un apaisement des tensions. On peut, évidemment, se gargariser avec les proclamations va-t-en guerre, du genre "si la Russie est menaçante, elle doit être menacée". Du François Hollande dans le texte. Le même qui a proclamé des sanctions contre la Russie dont la principale conséquence a été de ruiner un peu plus nos agriculteurs.

Si on ne peut pas laisser Vladimir Poutine faire ce qu’il veut, il semble qu’Emmanuel Macron soit un peu plus indépendant d’esprit que son prédécesseur, et qu’il se souvienne que, pendant la Guerre Froide, la grandeur de la France gaullienne fut de savoir où étaient ses alliés sans pour autant leur être inféodés.

En l’occurrence, nous sommes dans une nouvelle guerre froide. Les Etats-Unis ont décidé, à chaque fois qu’ils le pouvaient, de pousser la Russie dans ses retranchements. En Ukraine, en appuyant la demande d’adhésion à l’UE et à l’Otan alors qu’ils savent très bien que c’est un casus belli. En Syrie, en soutenant financièrement les opposants à Bachar Al Assad quand il a refusé en 2009 un gazoduc réclamé par les Qatari.

C’est ce qu’a expliqué en 2016 Robert Kennedy Junior, qui n’est pas franchement un suppôt du poutinisme. Et puis, il y a ce projet de gazoduc dans le grand nord, Nord Stream 2, qui doit alimenter l’Europe en gaz russe et que les Etats-Unis font tout pour torpiller. Bref, l’intérêt des Européens en général et des Français en particulier, c’est de sortir d’un état de tension qui les met en danger et de nouer au contraire des relations économiques et énergétiques avec la Russie en échange de traités de paix en Ukraine et en Syrie.

Mais l’affaire de l’ex-espion russe va au contraire donner lieu à de nouvelles sanctions.

Et l’on entend à nouveau les va-t-en guerre, notamment ceux de Washington. Heureusement, Emmanuel Macron semble avoir compris pour l’instant que la France n’avait pas à suivre les néoconservateurs américains. Seulement, il est très seul en Europe. Son projet de défense européenne se heurte à une fin de non-recevoir. Mais s’il peut nous empêcher d’être les dindons de la farce, comme Hollande, tant mieux.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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