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La guerre économique de Donald Trump

A-t-on raison de s’inquiéter de la guerre économique lancée par Donald Trump ? C'est la question que se pose aujourd'hui Natacha Polony.

Il est assez extraordinaire de voir l’unanimisme face à ce qu’est en train de mettre en place Donald Trump. Mon dieu, du protectionnisme ! Et le protectionnisme, c’est le mal. D’ailleurs, c’est ce que dit le président chinois Xi Jinping, tout fâché qu’on veuille l’empêcher d’envahir les marchés occidentaux sans aucune réciprocité. C’est aussi ce que dit Jean-Claude Juncker. Et un homme qui a organisé la guerre fiscale et l’évasion à grande échelle quand il était à la tête de son pays en connaît un rayon. Il est vrai que la libre circulation des capitaux et des marchandises, ça rapporte à certains. Donc, pour impressionner Donald Trump, on va taxer les Harley Davidson et le Bourbon. Ce faisant, on oublie de regarder l’essentiel de ce que fait Donald Trump, c’est-à-dire sa réforme fiscale. Une réforme qui a pour but d’attirer les investissements et les emplois sur le sol américain. Bref, Donald Trump joue pour son économie, et si nous ne nous adaptons pas, nos entreprises vont souffrir. Mais il y a plus grave. Tout occupés à se scandaliser de voir un président défendre les intérêts de ceux qui l’ont élu, les Européens ne prêtent aucune attention à quelque chose de beaucoup plus inquiétant.

Il y a autour de Donald Trump des gens qui restent persuadés que quand une économie est à bout de souffle et qu’un système s’enraye, il n’y a qu’une solution : la guerre. Les menaces d’impeachement autour de ses liens avec la Russie ont contraint Donald Trump à changer radicalement de position. Il s’est rangé au bellicisme des néo-conservateurs et des démocrates, tous ceux qui ont fait de Vladimir Poutine le nouveau Satan. En janvier, le Pentagone a présenté sa nouvelle doctrine en matière d’armes nucléaires. On privilégie les armes à faible puissance. Les frappes nucléaires sans l’apocalypse totale. Histoire de pouvoir intervenir en Corée, en Ukraine, ou en Iran.

Vladimir Poutine a présenté le 1er mars de nouveaux missiles indétectables et des armes dont les cibles potentielles sont toutes américaines. Il attend l’élection présidentielle du 18 mars, après, il aura les mains libres. Les Européens auraient tout intérêt à se positionner dans cette guerre de moins en moins froide où les Américains jouent avec le feu. Encore faut-il qu’ils ne soient pas totalement dépendants, politiquement, économiquement et militairement, des États-Unis.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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