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Journée de la francophonie : un sentiment d’espérance et d’inquiétude

Ce mardi 20 mars est celle de la journée international de la francophonie. Une journée particulière qui engendre à la fois un espoir et une inquiétude.

Drapeau français (©STEPHANE DE SAKUTIN - AFP)

L’espérance, c’est qu’on continue de vouloir promouvoir la francophonie et d’en faire un sujet politique. Il y a beaucoup de gens, malgré tous les obstacles, qui continuent de pratiquer le français dans le monde. Si on fait la somme des pays dans lesquels le français est soit la langue officielle, soit une langue co-officielle, soit une langue couramment parlée, cela représente aujourd’hui plus de 500 millions d’habitants, même si tous ne parlent pas le français. On pense qu’ils seront plus d’un milliard en 2050, notamment en raison de la démographie africaine. C’est la quatrième langue la plus parlée dans le monde, ce n’est pas rien pour un pays de 60 millions d’habitants. Cela tient à son Histoire et au rayonnement de sa culture. Malgré l’économie, l’anglais et les nationalismes linguistiques qui se réveillent, on parle encore le français et c’est presque considéré aujourd’hui par beaucoup comme une forme de liberté par rapport à la mondialisation et l’uniformisation du monde.

Ce qui est plus inquiétant, c’est le réveil à l’intérieur-même de notre pays de revendications linguistiques qui viennent perturber l’unité linguistique française. Ces régionalismes linguistiques sont de plus en plus hargneux. Le deuxième sujet d’inquiétude, c’est que la langue se défait car l’école ne remplit plus tout à fait son rôle. On n’accorde plus beaucoup d’importance à cette question, alors qu’on en accorde beaucoup à l’apprentissage des langues étrangères. Au fond, la France ne montre pas l’exemple dans son école, son université, sa recherche… J’ai assisté à des présentations en anglais de scientifiques devant des publics essentiellement... francophones ! Le chercheur français, payé par des crédits français, qui vient devant des chercheurs et étudiants pour l’essentiel francophones pour parler anglais… On pourrait peut-être demander aux chercheurs de publier certes en anglais – la langue universelle de la science aujourd’hui – mais également en français.

Dernier sujet d’inquiétude et non des moindres : l’attitude de nos propres élites dirigeantes et nos gouvernants. On peut faire une journée de la francophonie et un discours à Villers-Cotterêts, et s’adresser dans ses voyages officiels en anglais quand on est président de la République française. C’est un peu dommage. Quand les ministres s’expriment en anglais et non pas en français dans leurs représentations officielles, ils ne rendent pas service à la francophonie.

Il faut savoir ce que nous voulons, c’est essentiel pour notre rayonnement et notre influence dans le monde.

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