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En sanctionnant la Hongrie, le Parlement européen a, enfin, joué un rôle majeur

Le vote du Parlement européen contre le président hongrois, Viktor Orban, rappelle à la Hongrie qu'elle ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.

La Hongrie ne peut pas appartenir à un grand ensemble, l’Europe, toucher ses subventions, utiliser la puissance de ce continent et faire comme bon lui semble dans les domaines qui touchent touchent justement aux valeurs démocratiques fondatrice de cette Europe.

Toucher aux valeurs, c’est-à-dire à la liberté de la presse, pratiquer une politique xénophobe, ériger des murs anti-migrants, laisser libre cours à l’antisémitisme, à l’homophobie.

En votant très largement pour activer cet article 7 et sanctionner la Hongrie, le Parlement européen a joué, enfin, un rôle majeur. À commencer par la droite, qui était attendue au tournant, et qui a largement lâché Orban.

L’extrême-droite, elle, dénonce un vote qui irait à l’encontre des peuples. Mais il a bon dos, le peuple et on lui fait dire ce qu’on veut en fait.

On nous parle de ce peuple qui tremblerait et se révolterait devant "l’invasion musulmane", parce que c’est bien cela, l'accusation des populistes. Sauf que si on regarde de près, le peuple ne dit pas cela.

En France, il a préféré voter Macron plutôt que d’envoyer Le Pen à l’Élysée.

En Italie, le peuple n’a pas mis Matteo Salvini au pouvoir. Sur son seul nom, le leader de l’extrême-droite ne pèse en réalité que 17 %.

C’est le système parlementaire et le Mouvement 5 étoiles qui l’ont installé là où il est. Les Italiens ne sont pas devenus majoritairement des néo-fascistes. La moitié de ce pays a voté pour la droite et la gauche républicaine.

En Suède, le peuple devait bombarder les néo-nazis à des hauteurs jamais vues. Ils atteignent péniblement 19 %. C’est beaucoup, mais on est loin des raz-de-marée annoncés.

Oui, l’Europe est secouée par un questionnement identitaire, un questionnement social, une révolte même parfois.

Mais il reste une vraie conscience des peuples sur les valeurs universelles.

Pourtant c’est bien sur ce clivage que Macron va faire campagne : les progressistes contre les populistes .

Et c’est une double erreur .

D’abord parce que le progressisme n’appartient pas à une personne. De quel progressisme parlons-nous ? 

Le progressisme social ? La gauche peut le revendiquer autant que Macron.

Le progressisme économique ? La droite peut le revendiquer autant que Macron.

Le progressisme sur la gestion des migrants ? Macron ne peut revendiquer aucun progressisme tant que la France refuse, en réalité, de prendre sa part dans la répartition.

Ensuite, parce que ces mots n’ont pas de sens dans une élection européenne qui repose sur deux données rarement démenties : faible participation et élection défouloir.

Faire campagne contre le populisme, qui est une notion aussi abstraite que lointaine, c’est vouloir dire "Moi ou le chaos". Et on sait comment les citoyens répondent à ce genre de question...

À trop vouloir personnaliser ce scrutin qui n’a rien d’une présidentielle, pour devenir le 1er de la classe Europe, Macron s’expose à décrocher le bonnet d’âne en France.

 

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