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Emmanuel Macron au Mali pour donner une nouvelle dimension à l'engagement français

Par Benjamin Rieth avec AFP

Pour son premier déplacement hors de l’Europe, le chef de l’État a décidé de se rendre au Mali pour rencontrer les militaires français présents depuis quatre ans pour lutter contre les jihadistes.

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Moins d’une semaine après son entrée en fonction, Emmanuel Macron rend visite aux militaires français sur la base de Gao au Mali. Le président souhaite marquer sa "détermination" à poursuivre l'engagement au Sahel. Il veut également profiter de ce déplacement pour renforcer la coopération avec l’Allemagne et l’aide au développement. 25 journalistes sont également du déplacement, alors qu'une quinzaine de sociétés de journalistes, des directeurs de rédaction et Reporters sans frontières ont protesté jeudi contre l'organisation de sa communication, notamment du choix des journalistes l'accompagnant au Mali.

À son arrivée, le chef de l’État a été accueilli par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, avec qui il doit s'entretenir sur la lutte contre le terrorisme, le dossier sahélien, le volet politique du dossier et la difficile mise en oeuvre des accords de paix de 2015. Ils ont ensuite passé en revue les troupes présentes sur la base de l'opération française Barkhane qui mobilise 4 000 soldats dans cinq pays - Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Niger et Tchad -, dont 1 700 en poste à Gao. 

Priorité à l'aide au développement

Davantage que François Hollande, le nouveau président veut mettre l'accent, selon son entourage, sur la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, avec les autres pays européens, notamment l'Allemagne, premier contributeur de la Minusma, mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali. La France veut "une impulsion franco-allemande pour que l'Europe joue un rôle croissant dans les dossiers de sécurité et de défense, dont ceux de l'Afrique et du Sahel". Une question déjà évoquée lundi avec Angela Merkel. 

Autre nouvel axe affiché: articuler davantage l'approche militaire avec les politiques de développement, comme le montre la présence du directeur général de l'Agence Française de Développement, Rémy Rioux, a souligné l'entourage du président. C'est ce que demandent plusieurs organisations humanitaires, pour qui la seule approche militaire ne résoudra pas les violences  secouant le Mali. La politique française en Afrique est trop "purement militaire", et doit "investir dans le secteur de la gouvernance", notamment dans "la lutte contre l'impunité" en "réorientant son aide publique vers la justice", plaide la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), qui dénonce au Mali "un niveau d'insécurité sans précédent". Même diagnostic pour l'organisation humanitaire Human Rights Watch, qui appelle le président Macron à "exhorter le président du Mali à s'attaquer frontalement aux problèmes qui ont mené à des décennies d'instabilité, notamment une faible gouvernance, une corruption endémique et les abus commis par les forces de l'ordre"

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al Qaïda, qui ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France. Des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes

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