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Discours de Macron à l’Onu : de belles paroles et bien peu de concret

Emmanuel Macron s’est exprimé pour la première fois ce mardi à la tribune de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Sa chance ? La comparaison avec Donald Trump.

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C’est un discours qui cochait à peu près toutes les cases qu’il fallait pour être applaudi. Il y avait l’éloge de l’Onu, des valeurs universelles, du multilatéralisme… Il y avait des considérations sur les droits des femmes – ça ne coûte rien dans ce genre d’enceinte, mais ça a le mérite d’exister –, des promesses sur l’aide au développement, et là aussi c’est appréciable parce que beaucoup de pays se désengagent.

Pour tout dire, la grande chance d’Emmanuel Macron, c’est quand même d’avoir Donald Trump comme faire-valoir. Donald Trump sort de l’accord climat ? Emmanuel Macron affirme qu’il n’y aura pas de renégociation. Donald Trump menace la Corée du Nord de destruction totale ? Emmanuel Macron plaide pour la diplomatie. Donald Trump parle de l’Onu comme d’un club où les gens se rassemblent, bavardent et prennent du bon temps ? Emmanuel Macron défend le multilatéralisme au nom de l’égalité et des valeurs universelles à travers la diversité des cultures…

À ceci près qu’on attendrait quand même quelques considérations un tout petit peu plus concrètes. Il y avait le story-telling façon Obama, avec évocation émouvante de ces vies individuelles (un migrant, une victime du réchauffement climatique...). Mais on attend des réflexions concrètes sur ce que peut être l’efficacité du multilatéralisme. On aura d’ailleurs noté la pudique évocation de la Libye et de la responsabilité (très très) particulière de la France : "Nous nous sommes assis sur le multilatéralisme, et c’est en effet une catastrophe". Mais dans ce discours, on cherche encore les avancées.

Le multilatéralisme, ce sont des institutions. À quel moment celles de l’Onu sont-elles égalitaires ? Le plaidoyer d’Emmanuel Macron n’implique absolument pas de revenir – et heureusement d’ailleurs ! – sur la présence de la France au Conseil de Sécurité, ou même de plaider pour l’entrée de l’Allemagne ou de l’Inde ! L’indépendance dans l’interdépendance, le vieux concept inventé au sortir de la colonisation, c’est très bien, mais derrière les belles paroles il y a une réalité. La France est là parce qu’elle a préservé l’héritage gaullien : la dissuasion nucléaire. Si elle veut compter face à des impérialismes qui s’affrontent, il faut certes plaider pour le multilatéralisme, mais il faut surtout défendre notre souveraineté et notre efficacité.

Réécoutez aussi en podcast l'édito de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio

 

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