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Attentats à Kaboul : "Joe Biden ne semble pas l’homme de la situation"

Après l’attentat revendiqué par Daesh à l’aéroport de Kaboul, le bilan est très lourd. Gérald Olivier, journaliste franco-américain, chercheur associé à l’IPSE, Institut de prospective et de sécurité en Europe, et Claude Moniquet, ancien agent de la DGSE étaient les invités du débat du jour le 27 août à 9h10 sur l’antenne de Sud Radio.

"Le scénario du pire est en train de se dérouler"

Les Talibans ont condamné cet attentat, mais peut-on leur faire confiance pour combattre le terrorisme islamiste ? Treize militaires américains ont été tués, 18 autres blessés. Quelles sont les réactions outre-Atlantique ? "L’Amérique est en deuil, elle est aussi en colère, estime Gérald Olivier, journaliste franco-américain, chercheur associé à l’IPSE. Elle a aussi très mal réagi, car c’est le scénario du pire qui est en train de se dérouler. Les Américains sont d’accord pour une assez large majorité pour un retrait d’Afghanistan. Ce qui pose problème, c’est la manière. Jusqu’à présent, l’administration Biden pouvait se prévaloir du fait que cela s’était passé dans la confusion mais qu’il n’y avait pas eu de morts. Désormais, c’est faux."

"Ce qui choque les Américains, c’est le fait que la sécurité de leurs ressortissants en Afghanistan a été confiée et dépend des talibans. L’administration Biden a choisi de leur faire confiance dans le cadre de cette évacuation, et le résultat est dramatique. Les Américains détestent se sentir impuissants. Ils ont l’impression que leur gouvernement et leur armée sur place le sont. La première armée du monde est réduite à néant par quelques bandes de combattants. Ce qui choque aussi les Américains, c’est que leur président, Joe Biden, ne semble pas l’homme de la situation. Il ne parait pas à la hauteur, il manque de poigne, d’assurance. Il apparait extrêmement fatigué, son élocution est très difficile. Dans son allocution, il a encore fait allusion au décès de son fils. On a l’impression de quelqu’un qui radote. Il est aussi le commandant en chef, et ce n’est pas un tel discours que les Américains ont entendu."

"Joe Biden a fait sienne cette stratégie du retrait"

Les talibans ont pointé la responsabilité des Américains, les attentats ayant eu lieu dans des zones protégées par les Marines. "Cela irrite encore plus les Américains, précise Gérald Olivier. Le gros problème de ces évacuations est qu’elles étaient conçues dans un contexte où le gouvernement précédent serait toujours en place. À partir du moment où les forces légales formées par les États-Unis, les fameux 300.000 soldats de l’armée Afghane contrôlaient la situation, l’évacuation pouvait se dérouler dans l’ordre. Le problème est que ce gouvernement s’est effondré en quelques jours, au contraire de ce que le président avait annoncé le mois dernier."

Les États-Unis disent qu’ils vont traquer les auteurs de ces attentats, mais en même temps la date butoir est maintenue au 31 août. "Ce sont deux éléments qui ne sont pas sur le même agenda. Je suis convaincu que les Américains iront chercher les auteurs de ces attentats. L’administration Biden est tenue à cette date limite du fait de ses déclarations. Aller au-delà les exposerait à combattre les talibans, et ils ne sont plus en position de force sur place, ils ne contrôlent rien, sauf cet aéroport international, pris d’assaut par les gens qui veulent être évacués. Vous avez un échec de leadership de la part du président, du renseignement militaire, du Pentagone, du Département d’État dans les négociations avec les talibans. Ces négociations ont été lancées par l’administration Trump, mais Joe Biden aurait pu les suspendre, comme avec l’Iran ou l’accord de Paris sur le climat. Il a fait sienne cette stratégie du retrait."

 

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