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David Pujadas : "Les hommes politiques ont changé, il y a une baisse de niveau"

Le journaliste David Pujadas, que vous retrouvez du lundi au vendredi sur LCI dans "24h Pujadas", était l’invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 11 juin dans "Le 10h - midi". Il revient sur la couverture des prochaines élections et les débats à venir sur LCI.

David Pujadas, invité de Valérie Expert dans "Le 10h - midi" sur Sud Radio.

David Pujadas : "En l'état actuel, je n'accepterais pas de travailler pour CNews"

David Pujadas présente sur LCI depuis 2017 l’émission "24H Pujadas" du lundi au jeudi de 18h00 à 20h00. Interrogé sur la chaîne d'info continue CNews, le journaliste estime que "CNews est une chaîne d'info et d'opinions. Sur LCI, on ne penche d'aucun côté, toutes les opinions s'expriment, affirme-t-il. Sur CNews, l'éditorialiste de référence est Éric Zemmour, ça signifie quelque chose, estime-t-il. CNews devrait l'assumer, tous les pays du monde ont un Fox News, des chaînes d'info orientées. Dans la composition des plateaux, ça penche clairement d'un côté, mais ça n'est pas un crime. En l'état actuel, je n'accepterais pas de travailler pour CNews, mais ça ne veut pas dire que j'ai un jugement négatif sur cette chaîne, tient-il à préciser. Ce n'est pas seulement leur positionnement éditorial qui fait leur succès, Pascal Praud par exemple est quelqu'un de qualité. Visiblement, ils ont trouvé un créneau qui est assez porteur".

Il incarne également sur LCI les débats des élections régionales dans "La Grande Confrontation", une série de débats qui a démarré mercredi 9 juin pour les Hauts-de-France. Lundi 14 juin aura lieu le débat Île-de-France puis mercredi 16 juin, le débat région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur. "C'est un plaisir, c'est toujours un moment intéressant. Il faut mettre tout en œuvre pour que les gens se parlent, explique le journaliste. On a un état d'esprit qui essaie de faire en sorte que les gens s'interpellent, se parlent, dans le respect. Il y a des moments chauds, ça fait partie du débat, j'espère que ce sera la même chose pour l'Île-de-France et la PACA". 

"Le premier débat a bien marché, se réjouit David Pujadas. À un an de la présidentielle et avec les personnalités qui concourent, ces régionales ont pris une autre dimension". "Ces régionales sont devenues un enjeu national pour plein de raisons, explique le journaliste, parce qu'il y a des ministres dans le jeu, qu'il y a toute cette polémique sur le front républicain, que les cartes sont rebattues et on n'est qu'à un an des présidentielles".

 

"Être producteur change tout"

David Pujadas anime ses émissions, mais il en est également le producteur. "Être producteur change tout, assure le journaliste. On ne vient pas s'assoir sur une chaise, on conçoit l'émission, on en conçoit le rythme, la cadence, les séquences. Et on n'a pas le même rapport au diffuseur, qui n'est pas votre employeur mais votre client ! Le dialogue qu'on a avec lui est beaucoup plus intéressant, décontracté, libre, franc et fécond ! C'est plus facile d'être producteur et d'arriver avec son émission que d'être à l'intérieur de la chaîne, explique-t-il. Ça vous responsabilise davantage".

"Face aux 'petits' candidats où il peut y avoir quelques excentricités, on peut sourire mais toujours avec bienveillance, précise David Pujadas. Il y a parfois de la colère, de temps en temps, je me lève pour imposer le calme, pousser un coup de gueule. Le privilège avec ce métier, c'est qu'on arrive de plus en plus à être soi-même à l'antenne, à échapper au carcan qu'on s'impose quand on est jeune. Plus vous avancez en âge, moins vous jouez au présentateur et plus vous arrivez à peu près à être vous-même !"

 

"Les hommes politiques ont changé, il y a une baisse de niveau"

Les hommes politiques ont-il changé en 10-15 ans ? Pour David Pujadas, "il y a une baisse de niveauCe qui a changé, c'est la défiance, qui nous mine, affirme le journaliste. Les politiques sont confrontés à la défiance, ils cherchent toutes les solutions possibles, parfois ça part dans tous les sens". Sur la violence contre les politiques, il estime "qu'elle n'est pas supérieure à ce qu'elle était. Ce qui a changé, c'est l'irrespect, l'absence de considération". S'il reconnaît que la défiance vis-à-vis des journalistes a pris beaucoup d'ampleur, pour lui, "on a quelques piqûres de bienveillance de temps en temps. La crise du Covid a marqué un incroyable retour vers les médias traditionnels. Les télés ont fait des scores inouïs, les 20h ont retrouvé des niveaux qu'ils n'avaient pas atteints depuis très longtemps. Il y a un retour vers l'info certifiée, c'est très encourageant".

Que penser des médecins qui sont devenus des stars en un an ? "Le temps a fait la sélection, souligne David Pujadas. Martin Blachier par exemple a annoncé des choses à contre-courant qui se sont toutes vérifiées. Il a toujours eu de la modestie : il s'est trompé une fois à l'automne et il l'a reconnu". Le journaliste a interviewé Didier Raoult deux fois. "La dernière fois, on a 'soldé les comptes', explique-t-il. Quand il est en difficulté, il va chercher le journaliste, il va le taquiner : ça m'amuse, c'est un procédé et il y a même un peu de cabotinage ! L'attaque du journaliste est un procédé tellement usé que ça ne me touche pas. Il est impressionnant par sa dimension intellectuelle, mais il s'est planté sur le virus, il faut lui dire et le lui montrer !"

 

 

 

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Retrouvez l'invité média de Valérie Expert et Gilles Ganzmann du lundi au vendredi à partir de 10h00 sur Sud Radio dans "Le 10h - midi".

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