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Bouches-du-Rhône : ouverture du procès d'Annie Métais, jugée pour le meurtre de son ex-mari violent

Par Mathieu D'Hondt

Le procès d'Annie Métais, jugée pour le meurtre de son mari violent, a démarré ce mardi devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. 

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C'est aujourd'hui mardi que s'est ouvert le procès d'Annie Métais devant la Cour d'assises des Bouches-du-Rhône, à Marseille. Jugée pour avoir étranglé son ex-mari violent et père de ses trois enfants, l'accusée, âgée de 61 ans, risque la réclusion criminelle à perpétuité. Cette affaire, plus complexe qu'il n'y paraît, n'est pas sans rappeler celle de Jacqueline Sauvage, cette femme battue condamnée à de la prison en 2014 pour avoir abattu son mari puis graciée en 2016, après plusieurs mois de débats passionnés quant à la légitime défense en cas de violences conjugales.

Légitime défense ou préméditation ?

Les faits remontent au 25 septembre 2010. Alors qu'elle se trouve à bord du catamaran de son ex-époux Jacques, amarré à Bandol (Var) près de Toulon, Annie subit, comme trop souvent durant leur vie commune, un torrent d'insultes de la part de ce dernier qui se trouve être sous l'emprise de l'alcool. De plus en plus violent, celui-ci s'en prend physiquement à celle dont il est divorcée depuis 2006. S'en suit alors une lutte au corps à corps avant qu'elle ne l'étrangle et fasse disparaître le corps, en le jetant à la mer. La dépouille ne sera retrouvée que 8 mois plus tard dans la rade de Marseille. "C'était lui ou moi" dira-t-elle après-coup. Elle finira par avouer le meurtre, non sans avoir menti dans un premier temps aux enquêteurs. Un dramatique dénouement qui venait ponctuer 15 années durant lesquelles cette psychologue de profession aura subi les violences et les crises d'un homme maniaco-dépressif. 

La légitime défense sera-t-elle retenue ? Rien n'est moins sûr ! Si l'ordonnance de mise en accusation ne nie pas les violences conjugales qu'elle a subies, Annie Métais, présentée par le tribunal comme une "manipulatrice" au "sang-froid glaçant" et dotée d'une "intelligence supérieure", est loin d'être une "victime idéale" au yeux de la justice.  Autant d'éléments à charge qui pourraient peser lourd dans la balance lorsqu'il s'agira de déterminer si, oui ou non, l'acte était prémédité. Contacté par Sud Radio, son avocat Me Olivier Lantelme affirme qu'une condamnation à la perpétuité serait une double peine injuste au regard des circonstances atténuantes, arguant du fait que la mort de Jacques Métais n'était qu'un accident. "Elle a toujours dit qu'elle n'avait jamais eu l'intention de tuer cet homme et j'en suis absolument convaincu. Je vais tenter d'expliquer que ce drame était accidentel et qu'il était bien le point final d'une histoire de violences conjugales, dont elle a été la victime pendant des années et des années", nous a-t-il ainsi expliqué. "Que doit-on faire de cette femme ? Faut-il rajouter des barreaux au malheur ou faut-il la laisser à ses enfants ? Elle vivra avec ce drame qui désormais la hante pour le restant de ses jours. Faut-il en rajouter ? Je n'en suis pas convaincu", a-t-il encore insisté.

Cette ligne de défense suffira-t-elle à convaincre les jurés ? Verdict attendu pour le jeudi 24 mai. D'ici là, Annie Métais pourra compter sur le soutien de ses enfants qui se sont constitués partie-civile, en espérant que le précédent Jacqueline Sauvage pèsera dans le jugement pour obtenir ainsi une peine courte et symbolique.

Propos recueillis par Lionel Maillet

 

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