Cette grève générale est initiée par la CGT. Deux manifestations ont déjà été organisées en décembre, les 1er et 14 décembre, mais elles sont passées inaperçues. A peine 15 000 personnes à Paris. La CGT, comme les autres syndicats, est en perte de vitesse. Les gilets jaunes ont obtenu en trois semaines plus que la CGT en dix ans. L’objectif de la grève générale n’est donc pas d’acquérir de nouveaux droits sociaux comme en 68. L’objectif pour la CGT est tout simplement d’essayer d’exister. Pas pour la lutte des classes mais pour garder sa classe, son standing de grand syndicat sans beaucoup d’adhérent. Bonne pioche pour elle. Eric Drouet l’un des leaders des gilets jaunes se joint au mouvement. Lui aussi cherche à faire durer les gilets jaunes. On aura droit demain à une drôle de convergence des luttes. Sans véritable mot d’ordre : pour la CGT l’urgence sociale. Pour Eric Drouet destituer Emmanuel Macron. Ce n’est pas une grève générale qui mérite d’être prise au sérieux.
L’appel est aussi lancé par Force ouvrière, la FSU, Solidaire…Seule la CFDT n’appelle pas à la grève à cause de la présence d’Eric Drouet. Les gilets jaunes ont apporté quelque chose de nouveau dans la contestation sociale : la mobilisation tous les samedis. Pas de perte de salaire. Pas besoin de perdre un jour travaillé ou de déposer une RTT. La grève en soi s’est démonétisée. D’ailleurs beaucoup de gilets jaunes ne participeront pas demain à la grève générale. Ils sont fatigués de se mobiliser tous les samedis. Ensuite en ce moment ce sont les gilets jaunes qui sont dans un apport de force avec le gouvernement. Ce ne sont pas les syndicats. Et les conclusions du grand débat vont leur échapper. Les syndicats sont dans une crise existentielle. Donc il est vraisemblable que la grève générale soit un flop. Si c’est le cas, les syndicats auront vraiment raté le train de la contestation.