Le mouvement social étudiant va-t-il s’essouffler suite à l’évacuation manu militari du campus de Tolbiac ce vendredi par les forces de l’ordre ? Alors que plusieurs universités sont encore bloquées, le vice-président du syndicat étudiant la Fage, Théo Dussourd, était l’invité du 18h Sud Radio pour évoquer ce sujet.
"Nous condamnons ce qu’il s’est passé ce matin à Tolbiac, que ce soit l’intervention des CRS ou les dégradations qui représentent plusieurs centaines de milliers d’euros. On est tous mobilisés pour obtenir des financements supplémentaires pour l’enseignement supérieur, et il va falloir réinvestir de l’argent dans du matériel... On descend le service public, des bâtiments du Crous ont été vandalisés ! Il n’est pas acceptable qu’en marge de certaines mobilisations, certaines personnes (étudiants ou forces de l’ordre) frappent, saccagent ou dégradent les locaux des universités", déclare-t-il.
De "réelles inquiétudes" pour les examens à venir
"Les étudiants n’ont pas besoin de subir une répression mais d’être informés et de pouvoir s’exprimer dans des lieux qui ne sont pas anxiogènes. Il faut faire prendre de la hauteur aux étudiants car pour cette loi ORE, il faut savoir qu’ils sont favorables à la fin du régime de Sécurité sociale étudiant, à la mise en place de parcours d’accompagnement personnalisés pour lutter contre les 60% d’échec en première année, aux pédagogies innovantes, au contrôle continu intégral, à la fin de la sélection, etc. C’est là où il faut se mobiliser. Ils ne sont pas favorables à un blocage massif par une minorité radicale en empêchant les jeunes d’étudier et en confisquant les locaux pour les dégrader", ajoute-t-il par ailleurs.
Alors que les troubles dans les universités durent depuis plusieurs semaines maintenant, Théo Dussourd assure craindre pour la tenue de certains examens. "Beaucoup d’étudiants risquent de se retrouver en difficulté avec leurs bourses et l’obtention de leur diplôme. Les étudiants Erasmus, par exemple ! Le calendrier universitaire des évaluations est fixé et voté en début d’année, il est difficilement modifiable. Quand on voit des universités qui donnent les moyens aux étudiants de passer leurs examens en ligne et des sabotages de serveurs pour empêcher ça, on émet de réelles inquiétudes...", confie-t-il.
Réécoutez l’interview de Théo Dussourd dans le 18h Sud Radio