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Samuel Dehondt : "Un surveillant de prison gagne 1 400 euros pour se faire trucider et menacer"

Par Mathieu D'Hondt

Samuel Dehondt (délégué régional FO Pénitentiaire) était ce lundi l'invité de Philippe David dans l'émission "Seul contre tous".

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Samuel Dehondt (délégué régional FO Pénitentiaire) était ce lundi l'invité de Philippe David dans l'émission "Seul contre tous", consacrée à la grogne des surveillants de prison. Un mouvement de protestation, provoqué par plusieurs agressions de gardiens par des détenus radicalisés, qui connaît aujourd'hui un durcissement avec le blocage des 188 établissements pénitentiaires du pays.

"Les gouvernements successifs ne nous ont pas entendus"

Pour notre animateur, les gardiens, bien que leur colère soit légitime, "vont trop loin" car le gouvernement actuel n'y est pour rien dans la surpopulation carcérale. Un problème qui dure depuis 30 ans et qui est surtout dû au budget serré de la justice. Une opinion que ne partage évidemment pas Samuel Dehondt. Ce dernier, surveillant brigadier à la maison d'arrêt d'Osny (Val-d'Oise), affirme que lui et ses collègues n'ont pas d'autres choix que de durcir leur mouvement s'ils veulent être entendus. "Pour se faire entendre, il faut parfois aller au-delà de nos manifestations habituelles, au-delà des rassemblements en toute gentillesse devant les établissements", explique-t-il ainsi, arguant du fait que "la situation est tellement grave avec des agressions de plus en plus violentes qui se multiplient (plus de 5 000 par an)". "On a des collègues qui sont presque sur le point de mourir dans nos coursives, si l'on ne change rien. Oui, on va loin parce qu'il faut que l'on nous entende. Les gouvernements successifs ne nous ont pas entendus", ajoute-il. "Nous, à la maison d'arrêt du Val-d'Oise, on tire la sonnette d'alarme depuis septembre 2016, avec un attentat terroriste où l'on avait failli perdre deux collègues. Et là, série noire continue" insiste-t-il encore.

"Il nous faut des établissements spécifiques pour accueillir ce type de détenu radicalisés", ajoute-t-il par ailleurs, rappelant qu'il y a eu "un appel des jihadistes, depuis plus d'un an, pour des actes terroristes visant les personnels de surveillance". "Le ministère est au courant depuis un certain nombre d'années, mais rien n'évolue et rien ne bouge (...), des fonctionnaires, des agents de la troisième force publique de sécurité du pays ne sont pas reconnus", poursuit-il. Et l'intéressé de s'en prendre directement à l'État, coupable à ses yeux d'abandonner l'administration pénitentiaire. "C'est scandaleux, Monsieur Macron oublie ces personnels le 14 juillet. Il n'y a aucune reconnaissance vis-à-vis des personnels de surveillance. Un surveillant, en début de carrière, c'est 1 400 euros - nets avec la prime de risque - pour se faire trucider sur les coursives, se faire insulter au quotidien et se faire menacer.", conclut-il amer.

 >> Vous pouvez retrouver l'intégralité de l'émission en podcast

 

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