single.php

"Risible" et "pathétique" : les étudiants de Tolbiac répondent aux propos de Georges Haddad

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Alors que le président de l’université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne) Georges Haddad a récemment dénoncé le capharnaüm régnant sur le site universitaire de Tolbiac, évoquant des scènes de violence, de drogue et de sexe, Sud Radio s’est rendu sur place pour juger de la situation.

Thumbnail

Violence, drogue et sexe. À l’heure d’évoquer la situation très compliquée sur le site universitaire de Tolbiac, le président de l’université Paris 1 Georges Haddad n’y est pas allé de main morte, alors que le site vit son 24ème jour de blocage. Problème, la situation serait tout autre à en croire les étudiants eux-mêmes. "Non… Que ce soit très clair : les réseaux de prostitution, je trouve ça plus risible qu’autre chose !", affirme l’un d’entre eux au micro de Sud Radio.

L'université de Tolbiac bloquée par les étudiants2 (©Capucine BOuillot).jpg.jpg

"Je n’ai pas vu de coke mais de la farine et du sucre, il a peut-être confondu. Au vu des quantités, ça a dû l’inquiéter en effet. C’est quelqu’un qui s’étonne encore qu’en 2018 des jeunes fassent l’amour. Prostitution, rave-parties… C’est plutôt amusant, il ne sait plus quoi raconter et ça devient pathétique !", ajoute un autre étudiant. Des violences, Éole, étudiante en deuxième année de licence, reconnaît en avoir bien été victime, mais de la part… d’un membre de la direction de l’université ! "Il m’a mis au sol, m’a fait une clé de bras et m’a fait traîner par les vigiles. J’ai des témoins, je ne l’ai pas touché une seule fois. Un coup de poing a été donné à une demoiselle alors qu’elle faisait juste une banderole ! Un autre camarade s’est fait étrangler dans une cage d’escalier, autant d’agressions de cette administration", dénonce-t-elle.

"C’est un mensonge ! Le mensonge, ça me pose un gros problème"

Si les propos du président de l’université ont donc choqué les étudiants, c’est également le cas pour certains employés administratif, comme Valérie. "Au-delà du choc, c’est un mensonge ! Je veux bien que les gens ne soient pas d’accord avec le mouvement et qu’ils soient pour la loi, on en discute, on argumente… Mais le mensonge, ça me pose un gros problème !", assure-t-elle. Sur le fond, Valérie assure comprendre le mouvement actuel. "En tant que personnel administratif, on peu dire que nous sommes les petites mains qui réalisent le travail, c’est-à-dire appliquer une sélection à l’entrée de l’université. Je travaille à l’université et je n’ai pas envie de participer à ce système, et je suis complètement impactée en tant que professionnelle. À titre plus personnel, j’estime que de toutes façons ça impacte la société et que c’est essentiel pour tout le monde", déclare-t-elle.

L'université de Tolbiac bloquée par les étudiants1 (©Capucine BOuillot).jpg.jpg

Même son de cloche du côté de Pascale, enseignante-chercheur à Tolbiac. "C’est encore une série de réformes post-présidentielle, c’est inouï ! On va droit vers une sous-université ! N’oublions pas que tout cela est budgétaire, je le dis tout le temps ! Ça fait dix ans que nous sommes exsangues : on n’a plus de créations de postes, on a des postes gelés, il n’y a plus d’argent… Pendant ce temps-là, les effectifs d’étudiants sont exponentielles, je suis dans des amphis surchargés ! On travaille dans des conditions épouvantables, on devient fous !", s’alarme-t-elle.

Un reportage de Capucine Bouillot

L'info en continu
12H
10H
09H
07H
04H
00H
22H
20H
Revenir
au direct

À Suivre
/