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Réforme du bac : "Si vous le passez en centre-ville, tant mieux. Si c’est en banlieue..."

Par Benjamin Jeanjean

Professeure de SVT et secrétaire générale adjointe du SNES-FSU, Valérie Sipahimalani était l’invitée du Grand Matin Sud Radio ce mercredi pour réagir à la réforme du baccalauréat qui sera annoncée par Jean-Michel Blanquer dans la journée.

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"Cette réforme ne répond pas du tout à ce que nous demandons puisqu’elle instaure beaucoup de contrôle continu, et nous ne voulons pas d’un bac qui ait une valeur d’établissement, une valeur locale. Il doit avoir la même valeur quel que soit l’endroit où l’élève le passe. Le parchemin doit être national". Au micro de Sud Radio, Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU, ne mâche pas ses mots pour qualifier la réforme du baccalauréat qui sera présentée ce mercredi par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale. "Avec cette réforme, si vous passez votre bac dans un lycée de centre-ville, tant mieux pour vous. Si vous le passez en banlieue, là ce sera peut-être un bac au rabais. On enseigne aussi bien en banlieue, mais quand on vous demandera où vous avez passé le bac, on en déduira que si vous l’avez passé dans tel lycée, la formation était peut-être moins bonne que dans un lycée de centre-ville", ajoute-t-elle, alors que le contrôle continu devrait prendre une bien plus grande part dans ce nouveau bac, avec seulement quatre épreuves écrites.

"Facile d’être la victime de fake news quand on n’a pas une formation scientifique"

L’enseignante a également réagi au projet de réorganisation des filières L, ES, S, avec un tronc commun et deux spécialités en terminale. Elle préfère notamment attendre de voir avant de se prononcer. "Tout dépend de comment c’est organisé. Si on veut aider les élèves les plus en difficulté, il faut que l’Éducation nationale prenne ses responsabilités et qu’elle leur dise ce qu’il faut faire pour réussir. Si on donne le choix aux élèves, on les abandonne à eux-mêmes et on les met en plus grande difficulté encore. Ça non plus, nous n’en voulons pas", assure-t-elle.

Professeure de SVT de son état, Valérie Sipahimalani déplore également la moindre place qui devrait être accordée à des matières comme la SVT ou la physique. "Ce qui m’attriste, c’est qu’on travaille sur la contraception, le développement durable, et on nous dit que ce n’est pas important et que les élèves vont rester avec leurs acquis de collège. Quand on apprend aux élèves comment ils fonctionnent en 4ème ou en 1ère, ce n’est pas du tout la même chose... Pour le réchauffement climatique, écoutez M. Trump ! C’est facile d’être la victime de fake news quand on n’a pas une formation scientifique solide. On ne peut donc pas nous demander de former solidement nos élèves et nous dire en même temps que ce sera à d’autres de le faire puisque nous, nous ne les aurons plus en classe. La physique c’est pareil, mais les mathématiques aussi ! Tel que c’est prévu pour l’instant, certains élèves ne feront plus de mathématiques à la fin de la seconde. C’est déjà le cas pour les élèves littéraires et on voit les dégâts que ça fait puisque ce sont ces élèves qui seront prioritairement les professeurs des écoles de demain. On nous dit qu’ils ont du mal à former les élèves en maths, mais ils n’en ont pas fait depuis la seconde !", souligne-t-elle.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Valérie Sipahimalani dans le Grand Matin Sud Radio

 

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