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Quelle est la place de la justice et des juges dans la société d'aujourd'hui ?

Henri Guaino se demande quelle est la place de la justice et des juges dans la société d'aujourd'hui ?

Quelques affaires récente m'incitent à vous parler de la place de la justice et des juges. Dans certains cas, il est vrai que la loi libère et que la liberté opprime. Encore que cela dépende évidemment de la loi. Dans d'autres cas, c'est le contraire. La loi, dit-on, est l'expression de la volonté générale, admettons ! Là aussi, ce n'est pas toujours vrai, mais la volonté générale est d'être tyrannique. 

Pour qu'elle ne soit pas tyrannique, la loi ne doit pas aller partout, le juge encore moins. La loi et la justice ne sont pas prévues pour régler tous nos différents. La judiciarisation de la société est entrée dans une voie dangereuse parce qu'elle est dans l'excès. Le juge est là pour appliquer le plus strictement possible la loi qui ne doit pas se mêler de tout. Quand un champ excessif d'application subjectif est laissé au juge, on est en droit de s'inquiéter !

Cette tyrannie n'a pas de visage, ce n'est pas celle d'un homme, d'un tyran, elle a une multitudes de visages et on ne peut pas la déboulonner. Que fait la justice dans les péripéties de l'affaire Lambert par exemple ? Maintenant qu'elle a commencé, il est difficile pour la loi de s'y retirer, elle est obligée d'aller toujours plus loin, d'être toujours plus précise et se retrouve toujours dans une sorte d'impasse à la fois juridique et morale. Certes, il faut des règles mais il ne faut pas tout régler. Quand on accuse un ministre de "défaut de vigilance", c'est tout de même une accusation étrange. Comme sont étranges, d'un point de vue juridique et démocratique, les lois mémorielles quand la justice veut réécrire l'histoire et se mêle de la guerre des mémoires. Ce qui est en cause avec ces lois mémorielles, c'est l'inversion des rôles entre l'Histoire et le juge et l'Histoire est une science relative, c'est-à-dire qu'elle change selon les regards et les époques, elle évolue...

La loi et le juge doivent s'auto-limiter. La liberté d'expression a des limites par exemple La diffamation, l'appel à la violence, au meurtre représentent ces limites. Prenons l'affaire Boutin qui a dit des horreurs sur les homosexuels. Elle est condamnée en première instance et en appel puis la Cour de cassation a cassé le verdict car elle a senti le risque de l'excès. Aussi repoussants que pouvaient être ces propos, ils ne pouvaient pas être considérés comme un appel à la haine et à la violence. Donc, le désaccord que l'on pouvait avoir avec ses propos ne justifiait pas une condamnation judiciaire, mais morale ou politique...

On ne peut pas régler tous nos comptes politiques par la justice.

 

 

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