Handicap assez peu médiatisé et connu du grand public, l’autisme concernerait environ 600 000 adultes de plus de 20 ans en France, sans compter les enfants. Un quatrième plan sur l’autisme devrait être dévoilé dans un mois, mais est déjà étudié à partir de ce lundi. Elle-même atteinte du syndrome d’Asperger, Stéfany Bonnot-Briey (41 ans), est aussi vice-présidente de l’Association Francophone de Femmes Autistes (AFFA). Ayant fait partie du comité de rédaction de ce plan, elle insiste notamment sur le problème majeur empêchant la prise en charge des adultes atteints d’autisme : le diagnostic.
"On n’a pas encore en France une étude qui nous permette de repérer où sont aujourd’hui les adultes autistes. On ne sait pas où ils sont, ces adultes. Ils sont très souvent isolés, déjà psychiatrisés ou mis dans des établissements «tout-venants». Ou alors leur autisme n’a pas été diagnostiqué. C’est la première carence, et forcément ensuite si on a du mal à les identifier, on a aussi du mal à mettre en œuvre des services et des accompagnements adaptés", déplore-t-elle au micro de Sud Radio.
Parmi les principales recommandations de ce texte, l’amélioration de la formation du personnel soignant, mais aussi l’accompagnement des personnes dans la vie de tous les jours. "On a beaucoup insisté sur l’accès aux soins somatiques. Aujourd’hui, pour une personne autiste, aller chez un dentiste ou un médecin généraliste, c’est très compliqué. On a aussi beaucoup parlé société inclusive : comment pouvoir donner les moyens aux personnes autistes d’accéder à un logement digne de leur choix, à un emploi, à la culture, au sport, aux loisirs etc., tout ça en fonction du profil, du niveau de développement et de fonctionnement et des envies de chaque personne", précise-t-elle.
Propos recueillis par Adeline Tavet