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"Pendant que les Juifs étaient pourchassés sur le continent et livrés à Drancy, les Corses étaient des Justes"

Par La Rédaction

Christian Chatillon, journaliste, et auteur de "Relations corses, Politiques et voyous, intérêts croisés, destins tragiques" (Ed L’artilleur), était l’invité d'André Bercoff, mercredi 12 juin, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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Le dénominateur des Corses c'est la misère

Christian Chatillon, auteur du livre "Relations corses, Politiques et voyous, intérêts croisés, destins tragiques", décrit son ouvrage qui remonte au Marseille d'avant-guerre. Quel est le lien dénominateur entre toutes les périodes évoquées par le journaliste ? "La misère des Corses qui se sont, pour la plupart, si on remonte dans le temps, extrêmement bien battus dans les heures sombres de la deuxième guerre mondiale. S'il y a eu des collaborateurs, sur le continent, il y a surtout eu des résistants à la résistance qui ont ensuite été blanchis. Et donc, quand vous êtes dans un petit village, quand vous êtes à flanc de montagne et que vous voulez devenir quelqu'un, car c'est l'ultime but du voyou, on rêve de mourir comme Jean Renucci qui s'est éteint dans son lit, ce qui est rare pour un truand, après avoir bien servi l'État, dans un quartier chic de Paris, à côté de l'École militaire".

L'auteur revient alors sur la vie de Jean Renucci : "Il avait deux frères qui dirigeaient des cercles de jeu car ils étaient agents électoraux d'une sommité, le président de la Chambre, Fernand Buisson. Jo vient, comme beaucoup de Corses quand ils arrivent sur le continent et principalement à Marseille, avec une lettre de recommandation et se met auprès de ses frères. Il comprend très vite que la politique est un moyen extrêmement sûr d'être couvert pour des activités un peu plus parallèles. Renucci, en homme intelligent qu'il est, a cette capacité de créer des entreprises et notamment La Cigale qui est à Marseille, une maison d'édition de disques dans laquelle ils ont enregistré Andrex, qui était la coqueluche de la Canebière, mais aussi Luis Mariano et Annie Cordy".

"Pendant que les Juifs étaient pourchassés et livrés à Drancy, les Corses étaient des Justes et les sauvaient"

La période des trafics de drogues a-t-elle été importante ? "La période 'drogues' avait commencé avant-guerre puisqu'il y avait l'Indochine. Les Corses étaient très implantés sur Saïgon, il y avait le trafic des piastres, il y avait les maisons closes... Tout ça fait que Renucci, à un moment donné, est devenu la tête de pont, en France, de la mafia italo-américaine car il a compris qu'il fallait s'associer. Il était parent de Carbone et donc après la guerre, il a repris les activités, en association avec Lucky Luciano, le grand mafieux new-yorkais, qui s'était installé à Naples après avoir été en prison".

 "Le jeu est arrivé au lendemain de la Libération. De nombreux mafieux, dont Fratoni, avaient été résistants, mais pas résistants de 1944, mais résistants dès le départ. François Marcantoni lui aussi qui a participé au sabordage de la flotte en 1942, sous les ordres de l'Amiral Laborde, et a été ensuite condamné pour haute trahison au régime de VichyIl faut aussi rappeler que pendant que les Juifs étaient pourchassés sur le continent et livrés à Drancy, les Corses étaient des Justes et les sauvaient".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici

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