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Nicolas Prisse : "Le tabac devient un peu ringard chez les plus jeunes"

Par Benjamin Jeanjean

Président de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, Nicolas Prisse était l’invité du 18h Sud Radio ce mardi pour évoquer les nouvelles pratiques de consommation de drogues, d’alcool et de tabac chez les mineurs.

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Plus de cannabis et d'alcool, mais moins de tabac chez les plus jeunes ? Une étude de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies assure en tout cas que cannabis et alcool ont aujourd’hui une bien meilleure image auprès des adolescents que le tabac. Président de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, Nicolas Prisse se félicite au micro de Sud Radio du recul du tabac dans les pratiques quotidiennes des jeunes. "L'image du tabac apparaît effectivement très dégradée désormais au sein des nouvelles générations, et on peut y voir un effet de l’action publique menée depuis de nombreuses années, en dépit des efforts permanents des industriels du tabac pour recruter de nouveaux fumeurs années après années. La lutte menée par les pouvoirs publics paye : nous avons lutté contre les arômes, contre les paquets attractifs, contre les cigarettes slim… On observe que le tabac devient un peu ringard chez les plus jeunes", se réjouit-il.

En revanche, cette ringardisation ne semble pas s’appliquer au cannabis, loin de là. "À l’inverse, le cannabis est aujourd’hui un produit de consommation courante chez les mineurs, avec des sensations positives (un produit bio, un produit potentiellement utilisé en médecine, etc.). Et la dimension d’interdit légal semble être très neutralisée par l’accessibilité du cannabis dans l’espace public", assure Nicolas Prisse, qui plaide pour une grande action publique contre les méfaits et les dangers du cannabis et de l’alcool chez les jeunes, à l’instar de ce qui a pu être mené contre le tabac.

"Une consommation d’alcool brutale en fin de semaine, des joints banalisés"

"L'alcool est également dans notre collimateur car les usages chez les plus jeunes sont très répandus et les dommages extrêmement importants. C’est un travail qui se mène de plusieurs manières. Il faut d’abord qu’on agisse beaucoup plus tôt ! L’enquête nous montre que c’est à partir de 13 ans que les jeunes parlent de leur consommation. Rendez-vous compte : l’expérimentation de l’alcool a lieu dans le cercle familial entre 5 et 10 ans. Ça ne paraît rien, la première expérimentation, mais c’est le franchissement de la première barrière. Ensuite, c’est une conduite de sociabilisation avec les copains, avec des conduites de consommations très brutales en fin de semaine, et des joints totalement banalisés", explique-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Nicolas Prisse dans le 18h Sud Radio

 

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