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Monseigneur Michel Aupetit : "le mot catholique n'est pas un gros mot !"

Par La Rédaction

Monseigneur Michel Aupetit, archevêque de Paris, était "L’invité de l’actu" dans la matinale de Sud Radio du 17 avril animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger. Il revient sur l'allocution du chef de l'État mardi 16 avril. Il regrette qu'il n'y ait pas eu "un petit mot de compassion pour la communauté catholique".

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Monseigneur Michel Aupetit : "Ça aurait été sympathique qu'il y ait un petit mot de compassion pour la communauté catholique"

Le chef de l'État s'est adressé quelques minutes aux Français mardi 16 avril à 20h. Certains se sont étonnés qu'Emmanuel Macron n'ait pas prononcé le mot "chrétiens" ou "catholiques". Pour Monseigneur Michel Aupetit, archevêque de Paris, "nous sommes extrêmement meurtris d'avoir perdu notre cathédrale, c'est la semaine Sainte et nous sommes obligés de nous réorganiser complètement pour la prière. Ça aurait été sympathique qu'il y ait un petit mot de compassion pour la communauté catholique, car c'est quand même les catholiques qui font vivre la cathédrale Notre-Dame, qui n'est pas un musée ! Si les gens viennent aussi nombreux, c'est parce que c'est un lieu de vie, animé par les catholiques. Et le mot catholique n'est pas un gros mot ! Ça vient du grec 'universel'. Nous sommes là pour proclamer une fraternité universelle basée sur l'amour, il n'y pas de problème de pouvoir dire un tout petit mot de compassion aux catholiques, qui souffrent."

L'allocution était préparée, c'est donc voulu de la part d'Emmanuel Macron. "Je ne sais pas, il faudrait qu'il réponde à cette question ! Je dis simplement notre blessure, en plus de la meurtrissure d'avoir perdu la cathédrale. Les chrétiens se sont sentis un peu blessés, juste un tout petit mot de compassion, comme on l'aurait fait pour les juifs ou les musulmans j'en suis persuadé. On a été touché par sa présence lundi soir alors qu'on était en souffrance et que les chrétiens étaient autour, en train de prier. Ils ont accompagné les pompiers qui ont fait un travail remarquable".

"il y a un manque de respect par rapport aux choses sacrées"

Y a-t-il aujourd'hui une forme de tabou de prononcer le mot chrétiens, racines chrétiennes, catholiques ? "Oui sans doute, je pense que c'est une laïcité mal comprise, qui est simplement la distinction du pouvoir. Mais ça n'empêche pas de pouvoir dire ce que nous sommes, ce que nous vivons. Cette cathédrale a été édifiée au nom du Christ. C'est une somme de pierres habitées d'un esprit. Ce n'est pas un bâtiment fonctionnel. Certaines sculptures sont dans des endroits qu'on ne peut pas voir, c'est bien pour quelque chose de plus grand et de plus beau".

Cette catastrophe intervient dans un contexte difficile pour les chrétiens, avec des attaques depuis plusieurs mois d'édifices religieux profanés ou taggués. "Il y a à peu près trois agressions par jour. Il ne faut pas non plus généraliser une haine du chrétien mais il y a un manque de respect par rapport aux choses sacrées."

Emmanuel Macron s'est engagé à ce que la cathédrale soit reconstruite en cinq ans. "Il est impossible de le dire aujourd'hui. Cinq ans c'est possible, mais je pense que c'est un peu tôt pour affirmer quelque chose de manière définitive".

 

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