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Migrants : "Macron est coutumier du fait, ces phrases sèches font craindre le pire"

Par Benjamin Jeanjean

Président de l’association Salam qui vient en aide aux migrants, Jean-Claude Lenoir était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi pour réagir à la phrase lancée mardi par Emmanuel Macron sur la question migratoire.

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"La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit y prendre sa part". Cette célèbre formule lancée il y a plus de 20 ans maintenant par Michel Rocard a été remise au goût du jour ce mardi par Emmanuel Macron, en visite dans un centre d’accueil des Restos du Cœur. Une sortie qui n’a pas plu à certains milieux associatifs d’aide aux migrants, qui y vont une nouvelle manifestation d’une volonté de fermeture de la France. Président de l’association Salam, qui vient en aide aux migrants, Jean-Claude Lenoir était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi pour en parler.

"Depuis qu’elle a été prononcée par Michel Rocard, cette phrase a été détournée de son sens. Il est assez surprenant qu’on puisse l’utiliser encore aujourd’hui sans explication qui suive. En France, la loi oblige à un certain respect humanitaire et à venir en aide aux gens en difficulté. Il n’est pas question de faire un appel au micro pour que tous les gens en difficulté dans le monde viennent en France, il s’agit juste de respecter la loi et les droits de l’homme. Sauf à changer la loi, il faut la respecter", assure-t-il.

"Ce n’était à mon avis pas le moment"

Pour le militant associatif, l’État ne remplit pas sa fonction face à l’urgence de la situation de nombreux migrants présents en France. "Cette petite phrase dont M. Macron est coutumier a certainement été lancée dans le but d’obtenir un effet national, mais ce n’était à mon avis pas le moment. Ces phrases sèches nous laissent bien perplexes et font craindre le pire. On voit aujourd’hui le nombre croissant de gens qui arrivent aux Restos du Cœur. Au niveau associatif, et notamment dans la région de Calais, nous pensons que nous devons aider immédiatement les gens qui sont en difficulté et qui sont sur notre territoire. Avec des repas, avec la possibilité de dormir dans des abris et non plus dehors, etc. (…) Immédiatement, dès demain matin, le gouvernement doit permettre aux gens d’être accueillis dignement avec le minimum de respect que l’on doit à l’homme", prône-t-il.

Retrouvez en podcast toute l’interview de Jean-Claude Lenoir dans le Grand Matin Sud Radio

 

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