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Mgr de Sinety : "Rien ne justifie les mesures d'inhumanité" à l'égard des migrants

Par Jérémy Jeantet

Mgr Benoist de Sinety, auteur de Il faut que des voix s'élèvent (éd. Flammarion) était l'invité du Grand Matin Sud Radio.

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C'est un appel à mettre fin à l'indifférence à l'égard des migrants que délivre Mgr Benoist de Sinety dans son livre Il faut que des voix s'élèvent (éd. Flammarion).

Invité du Grand Matin Sud Radio, il a expliqué sa démarche : "Mon but premier, j'en ai pris un peu plus conscience encore dimanche, quand je suis allé voir une nouvelle fois les réfugiés du camp du Millénaire, dans le nord de Paris, c'est de pouvoir inviter nos concitoyens, nos compatriotes, à prendre à bras-le-corps cette question et à se dire 'On ne peut pas s'en tirer simplement en fermant les yeux et en se bouchant les oreilles'. Il y a des personnes qui sont là, devant nous, et nous est renvoyée devant les yeux une question fondamentale, quelle société voulons-nous construire ?"

"Il y a un devoir de conscience. On ne peut pas faire comme si ces personnes n'existaient pas"

"Il n'est pas question d'accueillir tout le monde, a-t-il ajouté. Un État a le droit et même le devoir d'établir des règles qui permettent de réguler les entrées et les sorties, c'est la moindre des choses. Mais quelles que soient les lois qu'on prenne, rien ne justifie les mesures d'inhumanité. Dans le camp du Millénaire, pour 2000 personnes qui dorment sous des tentes, il y a six sanisettes et dix robinets d'eau. On marche sur la tête. Ces personnes, hommes, femmes, enfants, dorment sous des tentes, sous des ponts, au pied de buildings dans lesquels des banques ont des sièges sociaux, devant des centres commerciaux qui regorgent de biens, devant des sièges sociaux d'entreprises de luxe... Il y a quelque chose d'insupportable."

 

 

Ce livre est donc, pour lui, "un cri du cœur", pour "rappeler qu'il y a un devoir de conscience" et qu'on "ne peut pas faire comme si ces personnes n'existaient pas".

C'est incroyable que, dans nos villes, on puisse vivre près de ces camps, de ces personnes, sans les voir, sans les regarder

"Je ne dis pas qu'il faut les accueillir, au sens où il faut leur donner des papiers et les installer sans discernement, précise-t-il. Mais il faut leur donner les moyens de pouvoir déposer leur demande. Ces gens ont traversé des pays pour venir jusque chez nous, souvent pour des raisons économiques, parce que ce ne sont pas tous des réfugiés politiques qui fuient des pays en guerre, des dictateurs sanglants ou des famines, mais ils viennent pour avoir une vie meilleure. Quel est l'homme sur Terre qui n'a pas envie d'avoir une vie meilleure ? Ils échouent sur les trottoirs parisiens. Ils sont seuls, paumés, ils ne parlent pas français et ne comprennent rien à notre culture, à nos circuits administratifs. ils ne viennent pas avec des Cerfa vierges à remplir, ils arrivent les mains vides. Et on leur parle de recours, de tribunaux, de commissions..."

Comme l'indique le titre de son livre, il souhaite dont que "des voix s'élèvent", parlant ainsi de "tous ceux qui sont dans la société et qui sont capables de l'ouvrir pour dire 'Stop ! On a un devoir d'humanité'. Ce sont les voix de la personne la plus ordinaire à la personne la plus importante. Et j'appelle, surtout, à la rencontre. Je trouve incroyable qu'on puisse s'ignorer à ce point et que, dans nos villes, on puisse vivre près de ces camps, de ces personnes, sans les voir, sans les regarder, alors que c'est la rencontre qui change tout et qui chasse la peur."

Écoutez l'interview de Mgr Benoist de Sinety, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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