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Mathias Vicherat (SNCF) : "Le train est plus ponctuel que l’avion"

Par Benjamin Jeanjean

Directeur général adjoint de la SNCF, Mathias Vicherat était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce vendredi. L’occasion pour lui d’évoquer les multiples problématiques autour de la SNCF survenues ces derniers mois.

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Les trains de la SNCF sont-ils toujours en retard ? Cette croyance largement répandue dans la société française est en tout cas erronée à en croire Mathias Vicherat, directeur général adjoint de l'entreprise publique. Au micro de Sud Radio ce vendredi, ce dernier a en effet tenu à rappeler quelques chiffres, tout en ne niant pas les problèmes actuels. "Nous sommes globalement à 88% de trains qui ont moins de cinq minutes de retard. C’est une bonne moyenne par rapport au reste des pays de l’Union européenne. Dans l’aérien, 27% des avions ont plus de 15 minutes de retard, donc le train est plus ponctuel que l’avion. Après, il y a évidemment beaucoup de choses à améliorer. Nous avons lancé le programme Robustesse et informations voyageurs. À partir du mois de février, nous allons ainsi publier tous les jours les résultats de la régularité pour toutes les lignes et toutes les catégories de trains. C’est une nouveauté absolue. Tous les jours, on aura donc le résultat de la veille, ainsi qu’un indice d’intensité de problèmes du trafic qui sera accessible depuis l’appli SNCF", annonce-t-il.

"Il n’y a pas eu de surbooking à Bercy le 23 décembre"

Parmi les autres motifs de grogne actuels, la cacophonie qui a eu lieu le week-end de Noël dans la gare de Paris-Bercy, quand des centaines de voyageurs n’ont pu prendre le train qu’ils désiraient. "Le 23 décembre, nous avons eu un problème important en gare de Bercy, qui a concerné 2500 passagers pendant deux heures. Il n’y a pas eu de surbooking pour la simple et bonne raison que dans les TER vous ne réservez pas. Ce genre de situations arrive très rarement, et on en a tiré pour leçon principale d’anticiper en mettant plus de trains, ainsi que de mettre en place des filtrages à l’arrivée des trains, car on s’est rendus compte que la surfréquentation était liée à des gens qui n’avaient même pas de billet", explique Mathias Vicherat.

D’une manière générale, le représentant du géant français des chemins de fer comprend les critiques adressées à la SNCF et a une bonne explication à cela. "L'impression que j’ai, c’est que les Français sont très attachés à cette entreprise. Un sondage Ifop de 2016 a classé la SNCF comme l’entreprise la plus utile de France, à égalité avec la Poste. Cet attachement fait naître une exigence extrêmement forte. Dans le secteur aérien, il y a une pluralité d’acteurs donc c’est plus difficile de lancer ces piques, alors que nous sommes le seul acteur pour l’instant, en attendant l’arrivée de la concurrence", assure-t-il.

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Mathias Vicherat s’est également exprimé sur la politique tarifaire de la SNCF, qui a choisi d’assumer une politique low cost. "On a voulu prendre le virage du low cost, qui est très important parce qu’on est une entreprise populaire et qu’on doit être accessible. Ouigo a gagné cette année plus de trois millions de passagers, et notre ambition, c’est que d’ici deux ans 25% des passagers de la grande vitesse soient d’ici des passagers low cost. Les prix globaux de la SNCF diminuent donc par cette politique. On avait 13 destinations Ouigo en 2013, maintenant nous en avons 22 et nous avons annoncé pour la fin de l’année deux nouvelles gares parisiennes", indique-t-il.

Enfin, le directeur général adjoint de la SNCF a aussi évoqué le problème de sécurité autour des passages à niveau, remis sous les feux des projecteurs par le drame de Millas qui a fait six morts dans un accident entre un train et un car transportant des collégiens. "Il y en a 15 000 en France, et 163 considérés comme devant faire partie d’un programme prioritaire de suppression ou de rénovation. Évidemment, nous avons une politique de suppression de ces passages à niveau qui s’accélère : 50 millions d’euros par an y sont consacrés. On a aussi une politique de prévention : entre 2013 et 2016, il y a eu -50% de collisions sur ces passages à niveau", rappelle-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Mathias Vicherat dans le Grand Matin Sud Radio

 

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