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L'inquiétude sur l'état des libertés publiques en France

L'inquiétude règne sur l’état des libertés publiques en France. 

Il y a une cascade de menaces qui pèsent sur nos libertés publiques. Et comme une démocratie, c’est fragile, très fragile, je trouve qu’il est utile d’en prendre la mesure. Il y a d’abord une première atteinte au droit de manifestation – qui est un droit constitutionnel. Une première atteinte qui est organisée par la loi anti-casseurs votée aujourd’hui par l’Assemblée nationale, et qui est sans précédent depuis Vichy, comme l’a si bien dit le député centriste Charles de Courson.

Et puis, il y a aussi une cascade d’atteintes à la liberté de la presse. Dans le lot, il y a évidemment la tentative de perquisition des locaux de Mediapart. Perquisition qui en matière de presse est rarissime et que nous avons refusée, mais qui est d’une exceptionnelle gravité pour deux raisons. Primo parce qu’il s’agit de la part du parquet de Paris, qui est placée sous l’autorité hiérarchique du pouvoir et donc de l’Elysée, d’une tentative d’atteinte au secret des sources, qui est une pierre angulaire de la liberté de la presse. Et puis, deuzio parce que cette procédure montre l’arbitraire dont est capable ce pouvoir. Car d’après ce que l’on sait, il n’y a pas eu de plainte à l’origine de cette procédure. En clair, le procureur s’est autorisé à ouvrir une enquête pour atteinte à la vie privée, sans plainte, mais sur la foi d'un signalement d'un fantôme dont on ne sait rien et qui n'est ni cité ni entendu dans les bandes révélées la semaine dernière par Mediapart. L’arbitraire le plus total.

Et puis, au registre des menaces qui pèsent sur la liberté de la presse, il y a encore les propos très inquiétants tenus par Emmanuel Macron la semaine passée, à l’occasion d’une rencontre informelle avec quelques journalistes. Ces propos, vous les avez lus comme moi, notamment dans Le Point : le chef de l’Etat rêve de mettre sur pied des "structures" - c’est le mot qu’il a employé - qui seraient financés par l’Etat et qui serait chargés de "vérifier l’information" dans les médias, en collaboration avec quelques journaliste. Des structures, pour garantir la vérité. La Pravda, comme on dit en russe. Inquiétant non ?

De tout cela j'en tire une conclusion : la conclusion que ce quinquennat a une cohérence : il malmène TOUTES les libertés publiques. On peut même dire les choses plus sévèrement : il connaît une dérive autoritaire.

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