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Les ordures s'entassent à Marseille, suite à un mouvement de grève des éboueurs

Par La Rédaction

Une grève des éboueurs paralyse le ramassage des ordures dans 3 arrondissements de Marseille depuis maintenant 5 jours. Reportage.

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Depuis près d'une semaine, une odeur nauséabonde s'échappe de certains quartiers de Marseille (Bouches-du-Rhône), au grand dam des riverains. Et pour cause, 40 000 tonnes de déchets et d'ordures ménagères se sont ainsi entassés dans les rues de 3 arrondissements de la cité phocéenne en raison d'un mouvement de grève des éboueurs de l'entreprise privée Derichebourg, qui paralyse le ramassage. 

"On demande notre ancien salaire, pas une augmentation" (Tarik, gréviste)

Le conflit puise ses origines dans un profond désaccord financier sur fond de reprise sociale. Les salariés accusent en effet leur nouvelle direction d'avoir réduit les primes que leur versait leur précédent employeur - le groupe Nicollin - qui a depuis cédé ses activités locales à Derichebourg à l'issue d'un appel d'offre. Pour faire entendre leurs revendications, les grévistes ont donc décidé d'occuper l'un des centres de dépôt des ordures, situé dans le nord de la ville. Notre correspondant Stéphane Burgatt est allé à la rencontre de l'un d'eux, Tarik Ghali, qui ne décolère pas et fustige sa direction, coupable à ses yeux d'avoir grignoté ses acquis sociaux ainsi que ceux de ses collègues : "Chez le nouveau repreneur, quand on regarde notre fiche de paye, on s'aperçoit que c'est une catastrophe. On voudrait que nos primes reviennent, on demande notre ancien salaire, pas une augmentation", affirme l'employé. Le son de cloche est évidemment bien différent du côté de l'entreprise qui dément les affirmations des salariés en grève et dénonce l'attitude de certains "représentants syndicaux extérieurs".

"Ça pue, on en a ras-le-bol !" (Radia, restauratrice)

Cette grève n'est par ailleurs pas sans conséquence et l'air commence peu à peu à devenir irrespirable, notamment à proximité du port de Marseille. Une situation que n'ont de cesse de dénoncer les commerçants et autres restaurateurs locaux. C'est le cas de Radia, qui fait part de son mécontentement au micro de Sud Radio : "On a mis un parasol pour couvrir les poubelles et avoir une meilleure vue puis on met un petit coup de désodorisant toutes les demie-heures... Mais ça pue, on en a ras-le-bol ! Il faut chasser les mouettes et surveiller s'il n'y a pas de rats", déplore-t-elle presque résignée. Les clients venus profiter des terrasses de café ne disent pas autre chose et s'indignent de la saleté environnante, se plaignant des "odeurs" et des "risques de maladie".

Nul ne sait combien de temps cette grève va encore durer, mais l'absence de dialogue entre les grévistes et leur direction peut faire craindre un prolongement, à moins que l'État ne s'en mêle. Le maire de la ville Jean-Claude Gaudin ayant en effet demandé l'intervention du préfet pour mettre fin au mouvement. Affaire à suivre...

Propos recueillis par Stéphane Burgatt à Marseille.

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