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Les journalistes craignent pour la liberté de la presse avec le gouvernement Macron

Par Benjamin Rieth

Une vingtaine de société des journalistes ont signé mardi une tribune dénonçant les "signaux extrêmement préoccupants" envoyés par le gouvernement. Pour Dominique Pradalié, secrétaire nationale du SNJ, "Emmanuel Macron est le candidat des médias tant qu’ils le servent"

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Emmanuel Macron a donné le ton dès les premiers jours passés au pouvoir. Le président nouvellement élu avait rompu avec la tradition en faisant vider la cour de l’Élysée pour la traditionnelle photo de famille du gouvernement. Le chef de l’État avait ensuite demandé à choisir les journalistes présents pour son premier déplacement au Mali. Autant d’éléments qui font dire à Dominique Pradalié, secrétaire nationale du SNJ, invitée mercredi du Grand Matin Sud Radio, que "le président Macron s’oppose à la liberté de la presse"

Pourtant, Emmanuel Macron est régulièrement présenté comme le candidat des médias. Mais pour la secrétaire nationale du SNJ, le chef de l’État a accepté ce statut tant qu'il avait "l'impression que la presse le servait". "Tant que les médias servent de courroie de transmission unilatérale du pouvoir vers les citoyens, ça va bien. Dès que les journalistes font leur travail ça ne va plus", a-t-elle précisé, tout en faisant noter que la situation était déjà la même sous les précédents présidents, notamment Nicolas Sarkozy.

Plus largement, c’est l’ensemble de l’exécutif qui est mis en cause par la vingtaine de sociétés des journalistes qui ont signé la tribune s’inquiétant des "signaux extrêmement préoccupants" envoyés par le gouvernement concernant la l’indépendance de la presse. Dernier épisode en date : François Bayrou a appelé un des dirigeants de Radio France pour se plaindre d’un reportage sur l’affaire des assistants parlementaires du MoDem. "Personne ne peut suspecter M.Bayrou d’être naïf", s’est indigné Dominique Pradalié, "ça me stupéfait, je crois incroyable qu’il puisse se livrer à ce genre de choses, d’autant plus qu’il est souvent passé, à tort, pour un défenseur de la liberté de la presse. Mais qu’est-ce qu’il lui a pris ?"

Selon la secrétaire nationale du SNJ, "il y a une convergence d’attaques sur la liberté de la presse qui est assez grave", relevant au passage la plainte contre X déposée par le gouvernement pour vol et recel de documents après la publication d’informations confidentielles sur la loi travail dans le journal Libération. "La protection des sources, qui est la seule garantie pour le citoyen que le journaliste travaille librement, est directement attaquée", a réagit Dominique Pradalié. 

Pour tenter de comprendre ce phénomène, il suffit de regarder ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis. "C’est la 'trumpisation' qui fait mauvais effet en France", veut croire la secrétaire nationale du SNJ qui met en garde contre un retour de bâton : "C’est comme un boomerang, ça revient toujours"

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