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Le scandale "Harvey Weinstein" ou le reflet de la "libido dominandii"

Natacha Polony revient aujourd'hui sur le scandale "Harvey Weinstein" qui éclabousse le tout Hollywood. 

D'abord un constat : des "gros porcs" comme Harvey Weinstein, il y en a dans tous les milieux mais ils ne peuvent vraiment exprimer leur pouvoir de nuisance que dans des milieux qui cumulent pouvoir et argent, parce que justement cette forme de prédation a à voir avec l'appétit de domination, de possession qui a longtemps été un moteur pour certains hommes.

Pour le dire en termes savants, la libido dominandii, l'appétit de pouvoir est lié à la libido tout court et le problème, c'est quand on a un milieu qui concourt à ce que cette appétit se transforme en prédation. C'est exactement la même chose que lors de l'affaire DSK.

Ce qui frappe, c'est la loi du silence mais c'est encore pire que ça. La puissance fascine ! Ceux qui savaient pour DSK n'en saluaient pas moins, sur tous les plateaux télé, l'homme brillant qui devait sauver la France, parce qu'il fallait être du côté du vainqueur. Ce qui ne les a pas empêchés d'ailleurs, après la révélation publique, de crier au scandale et de lancer des grandes professions de foi féministes. Idem pour Weinstein, ceux qui étaient au courant lui envoyaient quand même des actrices de 21 ans parce qu'il fallait vendre des films. Mais, les réactions d'aujourd'hui sont à inscrire dans une évolution des mouvements féministe et de lutte contre les violences faites aux femmes.

Il y a quelques décennies, le viol n'était même pas reconnu comme un crime. On peut donc se réjouir qu'un type qui utilise son pouvoir et son influence pour acculer des jeunes filles de 20 ans, puis les réduire au silence en les menaçant de ruiner leur avenir, soit cloué au piloris. On aimerait néanmoins que ça ne vire pas, une fois de plus, à la criminalisation de toutes formes de sexualité masculine, ni à la criminalisation de tous rapports de séduction. Quand Léa Seydoux dit dans son communiqué que "le monde du cinéma est très misogyne", c'est vrai certes ! Mais il ne faudrait pas faire croire que la majorité des Hommes dans la majorité des milieux sont du même genre. Or, nombre de militantes féministes opèrent ce glissement. Entre les agressions sexuelles d'Harvey Weinstein et les blagues de Laurent Baffie sur la jupe de son amie Nolwenn Leroy, on veut nous faire croire qu'il n'y aurait qu'une différence de degrés. Et bien NON ! C'est une différence de nature et tous les séducteurs ne sont pas des violeurs potentiels. Si on se met à le faire croire, ce monde va devenir invivable.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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