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Le gendarme Beltrame nous rappelle que ce qui compte le plus, ce sont les valeurs humaines

Le lieutenant-colonel Beltrame est un héros, celui qui risque sa vie, non par fanatisme, mais lucidement, et la donne sans contrepartie.

 

C’est l’événement de cette semaine. D’abord, il faut avoir une pensée pour toutes les victimes de cet attentat et une pensée particulière pour ce gendarme, ce héros, parce que c’en est un.

Il faut remettre les choses à leur place. On voit souvent des héros partout, et bien ça, c’en est un, comme en était un le jeune de 16 ans qui s’était précipité dans une voiture en flammes pour sauver une petite fille tétanisée à la fin d’une manifestation, en risquant sa vie.

Un héros, c’est celui qui risque sa vie, non par fanatisme, mais qui risque sa vie lucidement, qui la donne, sans contrepartie. Cette fois-ci, l’assassin lui a pris sa vie.

Il lui a d’abord tiré dessus, puis il l’a égorgé. Le lieutenant colonel Beltrame incarne toutes les valeurs de la gendarmerie, de l’armée. Il est aussi une réponse à tous ceux qui caricaturent, insultent la police, se réjouissent même, parfois, dans des chansons, de la mort des policiers ou de la mort des gendarmes.

Il nous rappelle que, dans notre société, ce qui compte le plus, ce qui compte d’abord, ce sont les valeurs humaines et les valeurs morales. Nous vivons dans un monde où, finalement, tout ce qui n’a pas de prix n’a pas de valeur. Nous nous sommes habitués à cela et nous n’en revenons pas qu’il existe encore des figures comme celle du gendarme Beltrame.

Ça doit nous conduire à deux réflexions. La première, c’est la place de tout ce qui n’est ni marchand, ni technique dans ce qui fait une nation, ce qui fait une civilisation, cette exemplarité humaine, cette dimension humaine de la vie en société, et notre façon de la célébrer.

J’avais été frappé, il y a longtemps, quand j’écrivais des discours de commémoration, du fait que les journées qui étaient censées célébrer l’héroïsme de nos soldats qui, jadis, avaient défendu la liberté de leur pays, s’étaient toutes transformées en journées de la paix. La paix mérite d’être célébrée mais l’héroïsme, qui est le sommet des valeurs humaines de sacrifice et d’honneur, mérite en soi le respect, parce qu’une société qui ne respecte plus ses valeurs est une société qui se perd, qui se perd corps et âme.

La deuxième réflexion, c’est comment en sommes-nous arrivés là ? Comment en sommes-nous arrivés à cette situation dans laquelle partout nous pouvons être frappés et tout le monde ressent une espèce de vulnérabilité très profonde de l’Occident tout entier, de notre société, de notre pays ?

Je pense que les polémiques sur la faute du gouvernement, du ministre de l’Intérieur, sont vaines. Il y a peut-être eu des défaillances humaines, elles seront éventuellement sanctionnées et corrigées, mais le risque zéro n’existe pas. Il est impossible de s’assurer à 100 % qu’il n’y aura pas d’attentat de ce genre.

En revanche, nous payons le prix de nos fautes. Nous nous sommes mis dans une situation de vulnérabilité où ceux qui nous haïssent essaient de profiter de la destruction de nos sociétés et de nos cultures.

Nous avons jeté par-dessus bord l’assimilation, nous avons laissé le séparatisme culturel s’imposer dans le pays, à travers le communautarisme, à travers le laxisme vis-à-vis des tribus, des bandes.

Je pense à cette remarque que faisaient ce matin certains journalistes, qui ont été accueillis dans la cité où est né le terroriste par ces mots ‘Partez, vous n’avez rien à faire ici, nous sommes en deuil’.

Ils n’étaient pas en deuil des victimes du supermarché, ils n’étaient pas en deuil du lieutenant-colonel Beltrame.

Ça me rappelle ceux qui avaient fait, et c’est là qu’on trouve la confusion des mots, des genres et des valeurs, de Mohamed Merah un héros.

Non, Mohamed Merah n’était pas un héros. Le colonel Beltrame est un héros et la nation doit le célébrer en tant que tel parce que c’est sa survie qui est en jeu.

Écoutez la chronique d'Henri Guaino dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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