Ce lundi 10 juillet est organisée la "Journée mondiale des femmes sans voile", dont le but est de sensibiliser sur le fait que le foulard islamique n’est pas une obligation religieuse. Laurence Marchand-Taillade, présidente de "Forces Laïques" (association qui co-organise l’événement), nous présente les enjeux.
Bonjour Laurence Marchand-Taillade, première question : en quoi consiste cette journée ?
Alors c’est une journée qui existe depuis déjà quelques années, c’est une réédition qui est organisée par "Femmes sans voile d’Aubervilliers". C’est une association principalement constituée de femmes d’origine maghrébine et de confession musulmane, qui se sont rendues compte du développement du port du voile de plus en plus jeune. Maintenant, ce sont des petites filles qui portent le voile dans les banlieues. Ces femmes lancent donc un cri d’alerte puisqu’en effet le voile n’est pas une obligation religieuse. Mais au-delà de tout ça, il y a aussi une revendication politique car on se rend compte que dans les territoires occupés par Daesh, la première chose que l’on impose est le port du voile aux femmes.
Quelles sont les preuves qui démontrent que le port du voile a augmenté ces dernières années, parce que nous n’avons pas de statistiques ?
On n’a pas de statistiques en la matière effectivement mais les associations que nous représentons, "Force laïque", "L’observatoire de la laïcité du Val-D’Oise" ou encore "Femmes sans voile d’Aubervilliers" mais aussi l’association de Nadia Remadna, sont toutes implantées sur le territoire et travaillent sur le terrain. Elles se rendent compte de l’augmentation de cette pression et de l’augmentation des témoignages des femmes qui nous disent être sous la pression d’un certain nombre de représentants de cette branche politique de l’islam, qui leur imposent de porter ce satané fichu.
Est-ce que cette journée n’est pas un peu stigmatisante car elle est clairement dirigée contre l’islam, qui n’est pourtant pas la seule religion à la fois machiste, sexiste et qui impose de se couvrir les cheveux ? Je ne vous ai pas entendue vous plaindre lorsque Melania Trump s’est couvert les cheveux en rencontrant le pape.
Au contraire ! Justement, à l’époque, "Forces laïques" par ma voix avait réagi car ce sont toutes les soumissions de la femme qui nous posent un problème, notamment quand elles sont d’origine religieuse. Et je le rappelle, l’islam, suite à une thèse défendue à l’université al-Azhar en Égypte, affirme que le voile n’est pas une obligation religieuse. C’est une prescription, pas une obligation. C’est donc bien un usage qui a une dominante très politique, dont l’objet est de sortir la femme de l’espace public et de lui signifier son infériorité.
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