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La finance, élément indispensable du combat pour sauver la planète

Il faudra imposer une taxe sur les transactions financières pour dégager les fonds nécessaires à la lutte contre le réchauffement climatique.

 

La lutte contre le réchauffement climatique, réalité ou agitation diplomatique ?

Ce que nous avons été capable de faire pour sauver le système financier pendant la crise de 2008, soyons capables de le faire pour sauver la planète. Ainsi parlait, hier, Nicolas Hulot.

Deux sujets bien différents, mais pas tant que ça. On n’a pas sauvé la finance avec une masse de taxes et de réglementations, mais en transgressant toutes les procédures. Ensuite, la finance globale, celle qui a failli nous entraîner vers le fond en 2008, a sa part de responsabilités dans la mauvaise utilisation des ressources mondiales et les déréglements de toutes sortes qui en sont la conséquence, parce qu’elle pousse, avec une force irrésistible, à enfermer tous les calculs économiques dans le court terme et parce qu’elle livre toutes les matières premières à la spéculation.

C’est aussi dans la finance que se trouvent concentrés les énormes moyens financiers nécessaires pour adapter l’économie mondiale, en particulier celle des pays en développement, afin de corriger la trajectoire suicidaire du gaspillage, de l’épuisement et du réchauffement.

Nulle nécessité d’être écologiste, d’épouser la vision écologiste de la société, d’être pour la décroissance, de placer systématiquement la nature devant la culture -quelle nature, d’ailleurs, en oubliant à quel point il n’y a plus rien, depuis longtemps, de totalement naturel sur la Terre dans lequel l’Homme n’ait pas mis son grain de sel et à quel point les cultures ont façonné la nature dans laquelle nous vivons.

Non, nul besoin de succomber à l’éternelle nostalgie d’un âge d’or ou d’un paradis perdu qui n’ont jamais existé. Nul besoin de jeter par-dessus bord le progrès, la science, le capitalisme, l’industrie, la civilisation, pour comprendre que si nous faisons n’importe quoi, si nous laissons la cupidité ou la volonté de puissance mener le monde, nous provoquerons des catastrophes et, à la fin, si ce ne sera pas la fin du monde, cela risque bien d’être, au moins, la fin d’une certaine idée de l’Homme, car la Terre ne sera plus nourricière et, redevenant hostile, poussera l’Homme à redevenir un loup pour l’Homme.

En 2008, nous avons empêché la finance, devenue folle, de détruire l’économie mondiale. Nous n’avons pas soigné la finance et ses excès.

Vous voulez que, dans les calculs économiques de milliards d’être humains, le long terme impose à nouveau ses exigences ? Réformez la finance.

Vous voulez trouver les énormes ressources nécessaires pour transformer l’économie mondiale, de sorte qu’elle soit plus respectueuse de la planète, plus rationnelle, plus raisonnable ? Vous ne trouverez de quoi investir suffisamment que dans les immenses capitaux accumulés par la finance globale.

Quand le G20 aura décidé de ne plus reconnaître la légalité des transactions effectuées sur des marchés de gré à gré et dans les couloirs de la finance de l’ombre, les dizaines de milliers de milliards de la Shadow Finance, comme disent les financiers, de façon à ce que toutes les transactions financières passent par des marchés organisés, réglementés et soumis à une taxe sur les transactions finanicères, dont le produit sera affecté, en priorité, à la lutte contre le réchauffement climatique, alors nous saurons que les dirigeants du monde se soucient vraiment de l’avenir de la planète.

Sans cela, toutes les COP 21 du monde, tous les One Planet Summit, comme l’on dit maintenant en français, ne seront que des mensonges.

Et ce seront des mensonges qui se paieront cher.

Écoutez la chronique d'Henri Guaino dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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