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José Bové : "Il ne faut pas croire que tout va se régler en 3 jours sur la ZAD"

Par Mathieu D'Hondt

José Bové (Député européen écologiste) était ce jeudi l'invité de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h.

José Bové "Il ne faut pas croire que tout va se régler en 3 jours sur la ZAD"

Au lendemain de l'annonce de l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-Des-Landes (Loire-Atlantique), l'avenir de la ZAD et de ses occupants reste en suspens. Ces derniers, qui ont d'ores et déjà annoncé qu'ils rouvriraient les accès au site, ont toutefois fait savoir qu'ils ne quitteraient pas les lieux. Une situation que connait bien José Bové, lequel a vécu une expérience similaire sur le camp militaire du Larzac à la fin des années 70. Un combat qui avait pris fin en 1981, dans la foulée de l'élection de François Mitterrand.

"L'évacuation de la ZAD se fera sans grande difficulté"

Invité de Véronique Jacquier ce jeudi dans le Grand Journal de 18h, le député européen salue d'abord la décision annoncée par Édouard Philippe. "Son discours hier a été très limpide. Il a fait preuve de beaucoup de courage sur le fond mais aussi de pédagogie sur la forme", déclare-t-il ainsi, saluant le fait que "le Premier ministre a dit qu'il n'était pas question qu'il y ait une action de force sur le territoire de la ZAD". 

José Bové se montre par ailleurs optimiste quant à l'issue du problème. "Les routes vont être remises en état cette semaine par les habitants de la ZAD eux-mêmes. Ensuite, les solutions vont se construire et il y a une échéance au 1er avril, qui a été donnée par le PM, pour que ceux qui n'ont pas de projet ou qui n'ont pas d'habitat partent des lieux. Ce qui se fera, à mon avis, sans grande difficulté", affirme-t-il ainsi. "À partir de là va se poser la question foncière qui va mettre un an et demi, voire deux ans à se régler car sortir d'une expropriation, ce n'est pas simple", poursuit-il, précisant que "c'est au bout de cette sortie d'expropriation, une fois que les anciens propriétaires qui voudront racheter leurs terres l'auront fait, que l'on saura exactement quels espaces seront éventuellement disponibles et quels types de projets pourraient y être mis en place". La question primordiale "est de maîtriser le foncier", selon l'altermondialiste, qui cite l'exemple des "solutions mises en œuvre en 1985", dans le Larzac.

Et l'intéressé d'expliquer la suite logique des événements, selon lui. "Les choses sont assez simples. Il n'y a rien de révolutionnaire et c'est prévu par le droit. L'État reste propriétaire des terres expropriées. Ensuite, un contrat est mis en place entre l'État et une structure foncière, une société civile en l'occurrence, pour gérer ce patrimoine et redistribuer les terres", indique-t-il ainsi avant d'ajouter que "tout cela est possible" et "qu'il faut qu'il y ait une charte qui soit mise en œuvre" pour déterminer le "type d'agriculture" et le "rapport à l'environnement", que l'on souhaite y instaurer. "Mais chaque chose en son temps. Là, on est en phase de reconstruction de la logique du droit avec la circulation. Ensuite viendra les discussions sur les projets (...), il ne faut pas croire que tout va se faire en 3 jour", conclut-il, comme pour mieux rappeler que le processus est encore long.

>> Retrouvez l'intégralité de l'interview de José Bové, invité du Grand Journal de 18h

 

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