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Inquiets de la surmortalité des abeilles, les apiculteurs manifestent dans toute la France

Par Mathieu D'Hondt

Inquiets de la surmortalité des abeilles, les apiculteurs manifestent dans toute la France ce jeudi. Reportage.

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Les vols de ruches d'abeilles sont de plus en plus fréquents en France. Comment lutter contre ces vols ? (Rémy Gabalda - AFP)

Une manifestation d'apiculteurs est prévue ce jeudi place des Invalides à Paris, mais également dans d'autres grandes ville du pays, telles que Lyon, Strasbourg, ou encore Agen et Dijon. Cette mobilisation, suffisamment rare pour être soulignée et organisée à l'initiative de l'UNAF (Union nationale des apiculteurs français), témoigne d'une profession de plus en plus préoccupée par la surmortalité des abeilles, qui tous les ans augmente de manière inquiétante, lors de la saison hivernale. Reportage.

"La priorité aujourd'hui n'est même pas de sauver les abeilles, mais les apiculteurs"

Rencontré sur les quais d'un port varois - que nous ne nommerons pas - où il a pris l'habitude de parcourir les allées des marchés, Gérard Jourdan, apiculteur depuis 20 ans, nous confie les difficultés auxquelles il est confronté au quotidien et évoque cette soudaine augmentation des décès chez les abeilles. "Pendant l'hiver, on a eu beaucoup de mortalité, sur pratiquement toutes les ruches. En volume, on est entre 20 et 35 % de mortalité", raconte-t-il avec dépit, précisant que le constat est "de pire en pire chaque année". Cette surmortalité, bon nombre de ses collègues ont pu l'observer ces dernières années dans tout le pays. L'une des raisons invoquées est la météo mais pas seulement, comme nous l'explique Gérard Jourdan. "Le problème a été dû à la sécheresse que l'on a eu l'été dernier car pendant 5/6 mois, il n'a pas plu. Ensuite, on a eu l'invasion de frelons qui ont mangé des abeilles", indique-t-il ainsi.

Devant tant d'imprévus qui ont causé la perte de plus d'un tiers de ses colonies d'abeilles, l'apiculteur n'a eu d'autres choix que d'adapter ses méthodes de travail pour ne pas que sa production en pâtisse. "Avec les ruches fortes, on fabrique des essaims et ensuite, on en achète à d'autres apiculteurs",  détaille-t-il. Acheter la matière à des collègues pour combler le manque à gagner, un choix pragmatique et judicieux mais qui, hélas, n'est pas à la portée de tous les budgets comme le rappelle Gilles Lanio (Président de l'Unaf). "Les trésoreries sont exsangues chez les jeunes. La priorité aujourd'hui n'est même pas de sauver les abeilles mais les apiculteurs, car sans apiculteurs, il n'y aura plus d'abeilles à la vitesse où ça va", prévient-t-il ainsi.

Inquiets et désireux que l'Élysée leur vienne en aide, les apiculteurs feront donc entendre leurs doléances aujourd'hui dans les nombreux cortèges, qui s'élanceront d'un peu partout dans le pays.

Propos recueillis par Stéphane Burgatt

 

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