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Il faut être d'une sévérité impitoyable face à la violence contre les dépositaires de l'autorité

Les utopies libertaires n'y peuvent rien, aucune société ne peut se passer d'autorité.

 

Enseignants agressés, procès de la voiture de police brûlée... Les utopies libertaires n'y peuvent rien, aucune société ne peut se passer d'autorité. Le pouvoir d'autoriser, d'interdire, d'ordonner est un pouvoir qui doit être accepté par celui sur lequel il s'exerce.

L'autorité ne tire pas son effectivité du coup de force, mais d'une légitimité qui semble aller de soi. Comme le médecin pour soigner, le juge pour juger, même l'élu pour gouverner.

Elle peut être détournée, abusive, mais elle est nécessaire.

Effacez toute autorité, et tout se vaut. Mais quand tout se vaut, tous les savoirs, toutes les valeurs se valent, plus rien ne vaut rien et il n'y a plus de société, de civilisation ou de culture possible.

Les slogans de Mai 68 ne mènent nulle part sinon à l'ultralibéralisme ou à l'égocentrisme bobo et à l'argent fou.

La perception de la légitimité change d'une époque à l'autre. Mais quand la réponse à la légitimité des pouvoirs est le nihilisme, parce qu'il n'y a plus de sentiment d'appartenance à un imaginaire commun, que le mot devoir n'a plus beaucoup de sens, tout se délite et la loi de la jungle montre son hideux visage.

L'autorité, ce n'est pas l'autoritarisme. Mais face à la violence anomique, celle qui provient de l'absence de toute règle ou norme morale, il ne reste à opposer que la violence légitime avant que s'enclenche le cycle infernal de la vengeance individuelle qui dévastera tout.

Des parents indignes qui vont casser la figure du professeur qui a réprimandé leur enfant, la voiture qui brûle avec des policiers dedans... Qui peut penser un seul instant construire un ordre social civilisé sur de telles scènes, de telles images ? À 16 ans, un élève qui frappe un professeur n'est pas un enfant qui a fait une bêtise, c'est un voyou de la pire espèce. Quand quelqu'un jette un cocktail Molotov dans une voiture de police, en essayant d'empêcher les policiers de sortir, ce n'est pas un manifestant ou simple trafiquant, c'est un meurtrier. Ceux-là s'excluent eux-mêmes de la société.

Il faut être d'une sévérité impitoyable face à cette violence physique gratuite qui se développe. Il faut l'être davantage encore face à la violence contre les dépositaires d'une autorité, parce que si cette autorité est détruite, il n'y aura plus rien pour protéger les autres. Il ne faut pas mettre l'élève qui veut étudier à la merci du voyou qui détruit l'école, il ne faut pas mettre ceux que les pompiers ou le Samu viennent secourir à la merci des bandes qui prétendent défendre leur territoire.

C'est à eux qu'il faut penser quand on décide de l'échelle des peines pour ceux qui attentent à l'intégrité physique voire à la vie des hommes et des femmes qui incarnent cette autorité. Il est peut-être temps de se dire que l'intolérable ne doit plus être toléré.

Il faut toujours commencer par l'éducation et on a presque oublié, dans le laxisme généralisé et le pédagogisme, qu'il n'y a pas d'éducation sans sanction.

Écoutez l'édito de Henri Guaino dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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