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États généraux de la ville : "On est à deux doigts d’une explosion sociale majeure"

Par Benjamin Jeanjean

Alors que les États généraux de la ville se tiennent aujourd’hui à Grigny (Essonne), Jean-Philippe Acensi, président du mouvement de la société civile Bleu Blanc Zèbres, était l’invité du Grand Matin Sud Radio pour en parler ce lundi.

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La tension sociale sociale dans les quartiers dits sensibles est-elle sur le point d’exploser ? Ce lundi se tiennent à Grigny dans l’Essonne les États généraux de la ville pour tenter de répondre aux multiples problématiques qui freinent le développement économique, social et sécuritaire de ces quartiers. Président du mouvement de la société civile Bleu Blanc Zèbres, qui co-organise ces États généraux avec des associations d’élus, Jean-Philippe Acensi était l’invité du Grand Matin Sud Radio pour en parler ce lundi.

"50% des jeunes sont en décrochage scolaire à Grigny"

"Il y a six millions de personnes qui vivent dans les quartiers. Quand on a lancé il y a quelques semaines la tribune parue dans le JDD avec quelques maires et Jean-Louis Borloo, l’idée était de dire qu’on est au bout du rouleau. Il y a des problèmes colossaux qui ne sont pas réglés, des problèmes d’éducation des jeunes. Songez qu’à Grigny, 50% des jeunes sont en décrochage scolaire ! Donc vous avez la moitié des adolescents de la ville de Grigny qui sont dehors. Le chômage atteint aussi 50% dans la plupart des quartiers français. On a trop laissé le navire dériver ces dernières années. Va-t-on maintenant sérieusement prendre en compte ce qui menace la cohésion de notre pays ? C’est en discussions…", plante-t-il d’emblée.

"Aujourd’hui, c’est une mobilisation sans précédent. Ce sont les émeutes de 2004 sans les émeutes. Un millier de personnes se déplacent à Grigny. Plus de 300 maires, des acteurs associatifs… Tous sont épuisés, attendent des réponses et veulent recréer des réponses concrètes pour les gens", ajoute-t-il avant de revenir sur l’utilisation faite des milliards d’euros dépensés pour les politiques de la ville ces dernières années. "Des choses concrètes telles que la rénovation urbaine. On a refait une grande partie des villes de ce pays. Le plan de cohésion sociale aussi, qui avait été fait par Jean-Louis Borloo. On est capables de trouver des solutions", assure-t-il.

"Les maires sont de véritables héros"

Pour Jean-Philippe Acensi, la situation est aujourd’hui alarmante dans les quartiers, surtout pour les jeunes. "Ça fait vingt ans que je passe ma vie à créer des programmes pour insérer les jeunes par le sport. Ce qu’on constate aujourd’hui, c’est que les passerelles entre les entreprises d’une part et les associations et le terrain d’autre part n’existent plus. Les grandes entreprises ne vont plus à la rencontre de ces jeunes. Il y a aujourd’hui deux millions de jeunes sans diplôme et au chômage. Comment faire pour justement recréer ce lien ? Il y a des expériences qui marchent partout en France, mais c’est à l’État de dire "quand vous faites 1, on va vous accompagner pour faire 10". Dans le mouvement que je préside, il y a plein de leaders exceptionnels. Il faut accompagner ce qui marche dans ce pays", plaide-t-il.

"Il faut recréer une ambiance avec ceux qui vivent cette misère sociale, avec les maires qui sont de véritables héros, avec les acteurs associatifs, les entreprises… Il ne s’agit plus d’opposer, on est sur le même navire. On est à deux doigts d’une explosion sociale majeure, il faudra répondre à des urgences tout de suite et rapidement", conclut-il.

Réécoutez en podcast l’interview de Jean-Philippe Acensi dans le Grand Matin Sud Radio

 

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