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Ehpad : "Selon les endroits, on a entre 5 et 12 minutes pour faire la toilette"

Par Benjamin Jeanjean

Président de la fédération CFTC santé sociaux, Jean-Marie Faure était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mardi pour évoquer le mouvement de grève des accompagnants des personnes âgées.

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C’est une grève nationale peu fréquente qui a débuté ce mardi. Les personnels accompagnants des personnes âgées, que ce soit à domicile ou dans les Ehpad, dénoncent ainsi des moyens toujours plus restreints et une difficulté de plus en plus grande à faire correctement leur travail dans de bonnes conditions. Président de la fédération CFTC santé sociaux, Jean-Marie Faure était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mardi pour évoquer ce mouvement et notamment ses raisons.

"Ce qui ne va pas, c’est l’organisation elle-même. Les plannings sont très serrés, et du coup la partie humaine du rapport entre le professionnel et son patient en pâtit. La personne accueillie et le professionnel souffrent donc autant de cette situation. Selon les endroits, on a généralement entre 5 et 12 minutes de toilettes. Quand on voit dans les plannings "MTC", qu’est-ce que ça signifie ? Mains-tête-cul. Cette expression du langage courant est insupportable", déplore-t-il.

"Les professionnels s’épuisent, il y a même des tentatives de suicide"

"On réclame davantage de moyens, et surtout qu’on comprenne bien la relation humaine, qui est importante. Les personnes âgées disent que les professionnels sont gentils, mais ce n’est pas suffisant, ce n’est pas comme ça que cela fonctionne. Il faut du temps, car il n’y en a pas assez. Entre les personnes du matin et celles du soir, les transmissions ne sont pas faites, ou mal faites, ou faites sur du temps bénévole. Les professionnels s’épuisent, il y a même des tentatives de suicide, ça va très loin", s’alarme-t-il.

Alors que la ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn a débloqué 50 millions d’euros pour faire face à la situation, ce chiffre est insuffisant pour Jean-Marie Faure. "On réclame plus que le double : 200 millions. C’est la réalité pour l’équilibre aujourd’hui. Ça permettrait de redonner du temps, de remettre des professionnels, de mettre en place des formations. La suppression des emplois aidés par exemple a été une catastrophe. Tout cela arrive d’un seul coup, et ça génère des manques de temps considérables. (…) Il y a des infirmiers, des aides soignants, des aides logistiques, tout un tas de professionnels avec des missions différentes, mais il y a surtout des glissements de tâches. L’aide logistique va prendre la place de l’aide-soignant à un moment donné car il manque quelqu’un et qu’il faut répondre aux besoins", explique-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Jean-Marie Faure dans le Grand Matin Sud Radio

 

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