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"Du vent", "du réchauffé", "on reste sur notre faim"… La PSQ ne fait pas l'unanimité

Par Benjamin Jeanjean

L’expérimentation de la police de sécurité du quotidien (PSQ) a été enclenchée cette semaine par le gouvernement et le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Un dispositif qui laisse pour l’instant de marbre syndicats de policiers et opposants politiques.

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La police de sécurité du quotidien (PSQ), c’est parti ! Tout du moins, son expérimentation. Remettre les forces de l’ordre en contact avec la population, mettre un terme à la politique du chiffre, moderniser les équipements et accélérer les procédures : tels sont les objectifs affichés ce jeudi par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Mais alors que plus d'effectifs ont également été promis dans 30 quartiers sensibles d'ici 2019, ces annonces ont comme un goût de déjà-vu pour le secrétaire général adjoint du syndicat Alliance Police, Frédéric Lagache.

"C’est la doctrine de Valls, un copier-coller de nos ZSP de l’époque !"

"Adapter la sécurité à la problématique territoriale et à la population, c’est exactement la doctrine qu’avait validé à l’époque le ministre de l’Intérieur qu’était Manuel Valls. Aujourd’hui, c’est du réchauffé, un copier-coller de nos ZSP de l’époque !", balaye-t-il au micro de Sud Radio. Son homologue du syndicat Unité-SGP Police, Daniel Chomette, est tout aussi sceptique. "On reste un peu sur notre faim en matière de mise en application immédiate. Par exemple, pour la procédure de simplification de la procédure pénale, sous laquelle croulent les services de police et de gendarmerie, on nous annonce les premières mesures pour 2020 ! Deux ans pour avancer sur ce point-là… Pour ce qui est de la fin des tâches indues, ça fait des années et des années qu’on en entend parler. Qu’en sera-t-il très concrètement ? On ne sait pas", regrette-t-il...

Une méfiance partagée par certains politiques comme Éric Coquerel, député (France Insoumise) de Seine-Saint-Denis. "Nous avons proposé une loi sur le récépissé du contrôle d’identité, avec des gens En Marche en face de nous qui nous disaient qu’il y avait effectivement un problème de discrimination, mais que les solutions que nous proposions n’étaient pas les bonnes. Là, on a plus ou moins des gadgets qui ne résolvent pas l’idée qu’il faut renforcer la police avec les personnels formés nécessaires et en leur permettant d’exercer leur métier dignement. Rouvrons les commissariats dans les quartiers, mettons en place un vrai plan à ce niveau-là, et là on pourra commencer à discuter de choses sérieuses. Pour l’instant, c’est du vent !", souligne-t-il.

Bayrou : "Je suis sûr qu’on va pouvoir faire des pas en avant"

Un point de vue qui n’est pas partagé, toutefois, par François Bayrou. L’ancien ministre et actuel maire de Pau (ville choisie pour faire partie de l’expérimentation) se réjouit ainsi de ce dispositif sur lequel il fonde de grands espoirs. "C’est une expérimentation, on a des mois devant nous pour la mettre en place et la rendre efficace. Je sais que nous pouvons considérablement améliorer l’efficacité, la présence et le sentiment des habitants d’être pris en charge quand il y a un problème. Passer un coup de fil sans que personne ne vienne, c’est aujourd’hui fréquent et c’est une source de découragement très importante pour les habitants. J’ai l’espoir et je suis même sûr que nous allons pouvoir faire des pas en avant", assure-t-il.

Propos recueillis par Steven Gouaillier et Fany Boucaud

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