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"Devenir chauffeur Uber est une arnaque inconcevable, ne rentrez pas dans ce monde !"

Par Jérémy Jeantet

Après deux ans d'activité à la tête de son entreprise de VTC, Michaël Gaudier a arrêté son activité ce vendredi, ne pouvant plus faire face à la concurrence des applications comme Uber ou Chauffeur Privé, qui poussent les entreprises comme celle qu'il gérait à fonctionner à perte.

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Ce samedi, les chauffeurs de VTC sont appelés à faire grève dans plusieurs villes de France, afin notamment de réclamer la mise en place d'une tarification minimum pour leurs courses.

La veille, ce vendredi même, Michaël Gaudier a mis fin à son activité débutée il y a plus de deux ans à la tête d'une entreprise de chauffeur VTC.

"J'ai décidé d'arrêter mon activité, car les comptes ne vont pas, le chiffre d'affaires ne suit pas, a-t-il expliqué. Il n'est plus possible de continuer dans ces conditions, avec des prix trop bas, des horaires de travail trop importants. Avec les applications comme Uber, Chauffeur Privé ou Taxify, qui se font la guerre des prix, ce n'est plus possible. Des petites entreprises comme la mienne ne peuvent pas baisser les prix comme ça. Nous avons des charges trop importantes. D'après mon comptable, je ne suis pas le seul. Les entreprises de VTC arrêtent toutes les unes après les autres, parce que c'est du travail à perte, tout simplement."

Si lui s'est toujours refusé à travailler uniquement avec les applications et en essayant de se bâtir une clientèle privée, il confie ne pas savoir "comment fait un chauffeur qui ne travaille qu'avec les applications, qui loue son véhicule 1200 euros par mois et qui s'endette". Et malgré tout, les chauffeurs sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance : "Quand je vois la queue chez Uber, avec tous ces jeunes qui croient à l'Eldorado, c'est fou ! Vous avez des chauffeurs qui vont travailler 15h, 16h par jour, qui vont enchaîner 20 à 25 clients sur la journée, et qui vont faire 120 euros de chiffre d'affaires. Et, en plus, vous avez Uber qui vous prend 25 %, l'usure de la voiture... C'est insoutenable. Ces jeunes, s'ils m'entendent, je leur dis 'Ne le faîtes pas, c'est une arnaque inconcevable. Ne rentrez pas dans ce monde, vous n'allez pas vous en sortir'."

S'il se dit "très triste" d'avoir mis la clé sous la porte et qu'il confie avoir "tout perdu", il se sent malgré tout "soulagé" de ne plus faire ce métier. Et espère que le mouvement de samedi sera suivi, même s'il a du mal à y croire : "Les trois-quarts des chauffeurs ne peuvent pas se permettre de faire grève. Ils sont prêts à travailler 17h pour gagner très peu, comment voulez-vous qu'ils se permettent de faire grève ?"

Propos recueillis par Steven Gouaillier pour Sud Radio

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