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Des salariés brûlent du papier bancaire pour faire entendre leur désarroi

Nouvelle action coup-de-poing des salariés de la papeterie Arjowiggins, en cours de liquidation judiciaire. Ils ont brûlé des papiers de billets de banque destiné à Israël, au Mexique et à l'Indonésie mercredi. Seule entreprise en France à fabriquer du papier pour les cartes grises, elle produit aussi des passeports et des billets de banque pour 150 pays du monde. Après trois semaines d'occupation de leur usine, les 239 salariés espèrent bien interpeller l'Etat une bonne fois pour toutes. N'espérant plus vraiment une reprise, ils réclament une prime de licenciement "extra-légale" de 50.000 euros.

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Rassemblés autour du feu, les salariés s'apprêtent à jeter tout un savoir-faire... Un salarié s'adresse à ces collègues:

"Vous avez une palette de papier de billets de banque !  Pour le Mexique, pour Israël, et pour l'Indonésie ! Ça fait mal de faire ça, mais on a que ça aujourd'hui pour se faire entendre !"

 

Collées l'une contre l'autre, les yeux rougis, Isabelle et Céline font tout pour retenir leurs larmes: "En arriver là, à tout brûler... on a l'impression de vivre une crémation. C'est une part de nous, notre savoir-faire, notre travail. Notre travail, qu'on n'aura plus".

"Si l'Etat ne nous entend pas, ça ne se passera pas dans le calme"

Après avoir avoir brûlé des bobines de papiers pour carte grise, c'est un nouveau cap de franchi avec cette monnaie étrangère depuis l'annonce de la liquidation judiciaire le 16 janvier. Un SOS, explique Yohan, stoïque au milieu des cendres:

"Voilà ce qu'on devient: à moitié des hors-la-loi. On est obligés de faire du dégât pour être entendus. Ça fait mal".

Hormis une rencontre avec un conseiller de la ministre du travail, les salariés se sentent complètement dénigrés par l'Etat. Grâce à cette action, les délégués du personnel seront reçus dans deux ambassades de pays auxquels sont destinés ces billets de banque. Mais si rien de bouge, le délégué CGT Patrice Schaafs et les autres représentants, promettent de ne rien lâcher:

"Si l'Etat ne veut pas venir à nous, c'est nous qui irons à l'Etat. On se déplacera. Vu l'état général des salariés aujourd'hui, ça ne se passera pas facilement, ça ne se passera pas dans le calme !".

Une ultime mobilisation pour recevoir les 50 000 euros de dédommagement par personne qu'ils réclament. Les représentants du personnel ont aussi annoncé la mise en place d'une cellule d'aide psychologique, pour ces salariés qui ont le sentiment d'avoir tout perdu.

Reportage Sud Radio de Mathilde Choin

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