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Des routes nationales limitées à 80km/h ? "Ce n’est pas là qu’on va gagner des vies"

Par Benjamin Jeanjean

Alors que le Premier ministre Édouard Philippe s’est dit ce lundi favorable à une limitation de la vitesse sur les routes nationales à 80km/h, certains s’insurgent contre cette éventualité. C’est le cas de Jean-Baptiste Iosca, avocat spécialisé dans le droit routier et invité du journal de 18h sur Sud Radio.

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Une hausse de 8,9% en novembre. Tel est le bilan mensuel peu reluisant de la mortalité sur les routes de France, et qui a poussé le Premier ministre Édouard Philippe à se dire favorable à une limitation de la vitesse à 80km/h sur les routes nationales. Une disposition qui ne rencontre clairement pas l’approbation de Jean-Baptiste Iosca, avocat spécialiste de droit routier et invité du journal de 18h sur Sud Radio ce lundi. 

"Il y a déjà deux ans, on avait fait une expérimentation là-dessus dans la Drôme. On nous avait promis à l’époque un rapport, en nous disant qu’il serait tellement limpide que tout le monde serait obligé de se coucher sur cette disposition. Ce rapport, je l’attends toujours ! Aujourd’hui, on est en train de nous réactiver cette mesure qu’on va entendre sur tout le territoire, mais sans rapport ! Il y a deux choses. Soit le rapport est très mauvais pour eux, et ils l’étouffent pour nous faire passer la pilule, soit il est bon et dans ce cas-là il faut nous le donner !", s’insurge-t-il d’emblée.

"Il n’y a pas de plan concerté, on lance des bouées comme ça..."

Si 63% des accidents de la route mortels ont lieu sur les routes nationales en France, la réduction de la mortalité ne passe pas par une limitation de la vitesse selon cet avocat. "Ce n’est pas là qu’on va gagner des vies. On peut en gagner sur la voirie, sur l’état des routes, sur la sécurité dans les voitures… Cette disposition, qu’est-ce que ça veut dire ? Que si la limite de 80km/h n’est pas efficace, on va la baisser à 70, à 60, à 50... ? On voit bien qu’il n’y a pas de plan concerté. On lance des bouées comme ça, et on voit si ça prend ou pas, si les Français gueulent ou pas, et en tout état de cause, on va abaisser la vitesse limite et ça ne changera rien", assure-t-il.

Jean-Baptiste Iosca appelle par conséquent à un changement de politique en ce qui concerne la sécurité routière, alors que la France demeure la mauvaise élève de l’Europe et affiche des résultats inquiétants. "Ça prouve bien que la répression ne marche pas. Il faut de la communication, de la pédagogie, faire comprendre les choses. Aujourd’hui, on tape toujours dans le porte-feuilles et on fait en sorte que les Français aient de moins en moins le permis. Les Français ont peur dès qu’ils prennent leur voiture de perdre leur permis et donc leur emploi à chaque carrefour...", clame-t-il.

Réécoutez en podcast l’interview de Jean-Baptiste Iosca sur Sud Radio

 

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