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D-Day - Djordje Kuzmanovic : "On oublie le rôle de la France"

Par La Rédaction

Djordje Kuzmanovic, ex porte-parole et ex-conseiller LFI sur les questions de défense, était l’invité d’André Bercoff jeudi 6 juin sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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Djordje Kuzmanovic : "On oublie le rôle de la France"

Djordje Kuzmanovic, ex porte-parole et ex-conseiller de la France insoumise sur les questions de défense, invité d'André Bercoff, revient sur la situation géopolitique entre la France et les État-Unis. Que peut-il bien se passer lors du déjeuner de commémoration du jeudi 6 juin entre Macron et Trump ? "Aujourd'hui, ils vont se dire des amabilités d'usage d'autant plus que sur les questions géopolitiques notre président de la République, Emmanuel Macron est assez à la traîne par rapport à Trump quant à la situation d'Israël, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël, à la remise en cause des accords de Vienne sur le nucléaire iranien, et sur d'autres sujets, a systématiquement damé le pion aux Européens et spécifiquement à la France. À chaque fois, Macron a fait le coq, comme s'il allait changer quelque chose des décisions de son ami Trump. Mais au final rien du tout. Donc ils vont se faire des amabilités".

Et quant est-il du financement de l'OTAN, Trump va-t-il l'évoquer et exiger des partenaires de payer davantage ? "Avant de répondre à votre question, je veux revenir sur un élément central. L'histoire est géopolitique et ce ne sont pas juste des faits. Et je fais la référence à la chanson de Sardou et non 'si les Ricains n'étaient pas là, nous ne serions pas en Germanie mais en Union soviétique parce qu'ils seraient arrivés jusque-là'. Et certaines choses ne sont pas rappelées et entre autre le rôle de la France. Et c'est bien cela qui est malheureux. On a avec Macron une impression d'un président qui remercie à l'infini les États-Unis. Il y a quelque chose que les jeunes Français ne savent plus, c'est le débarquement en Provence des troupes françaises. 130.000 hommes, tout de même, sous les ordres de de Lattre de Tassigny, le 15 août 1944. Ils ont eu un rôle dans la libération. Sans oublier les FFI, les Forces françaises de l'Intérieur avec Jean Moulin." L'ancien conseiller de Jean-Luc Mélenchon évoque les Britanniques, eux aussi oubliés : "On parle des Américains lors du D Day, mais on oublie que 80% des forces navales sont britanniques. Il y a énormément de Britanniques qui débarquent à Bénouville, là où débarque le célèbre commando Kieffer. Ils ont libéré, avec les Britanniques, le pont de la ville. C'est juste pour rappeler que c'est pas juste les Américains. Un peu de fierté française ne fait pas de mal".

"Pour avoir une armée, il faudrait qu'il y ait une identification politique européenne"

"Revenons à l'OTAN. Il n'y a pas de particularité propre à Trump. L'exigence de 2% du PIB en hausse des dépenses de défense pour les pays membres de l'OTAN et spécifiquement pour les Européens, est assez ancienne puisque c'est celle de Barack Obama. Trump la suit de sa manière un peu grossière en mettant les pieds dans le plat. Quand Barack Obama fait un discours important, il le fait à Westpoint, l'école des officiers américains, il dit : 'Les États-unis sont la nation utile'. En gros, le reste est supplétif. C'est un peu ce qu'est l'Europe de la défense pour Trump". André Bercoff lui demande alors si l'Europe de la défense ne devrait pas justement exister. "La question est 'contre quel ennemi ?' Il y a deux problèmes avec l'Europe de la défense. Pour avoir une armée, il faut un sentiment d'identification nationale. Il faudrait qu'il y ait une identification politique européenne. Et qui plus est, une géopolitique européenne sans avoir une géopolitique commune, c'est assez stérile".

"Aujourd'hui, on a une Europe de la défense supplétive de l'OTAN. Il n'y a aucun texte traitant de l'Europe de la défense qui ne soit pas dans le cadre de l'OTAN. Rien n'est pensé. Cette année, il y a un autre anniversaire, celui de la guerre du Kosovo, il y a vingt ans. C'était la guerre qui a donné, si je peux dire, une respiration à l'OTAN. En 1999, ça fait huit ans que l'OTAN se demande à quoi il sert puisque le Pacte de Varsovie a disparu. En effet, il faut rappeler qu'à la base, l'OTAN servait à contrer la menace soviétique. Mais ce n'est plus le cas. Ils ont trouvé un conflit à ce moment-là qui a permis de casser à cette époque les petites véléités de l'authentique Europe de la défense".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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