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Valérie Boyer (LR) : "Avec Macron, il y a tout dans le titre et rien dans les articles"

Par Benjamin Jeanjean

Députée des Bouches-du-Rhône et Secrétaire générale adjointe des Républicains, Valérie Boyer était l’invitée politique du Grand Matin Sud Radio ce jeudi.

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"Le président Macron adore parler, et longtemps. C’est long, il y a beaucoup d’arguments, c’est bien écrit. En fait, il n’en ressort pas grand-chose". À l’heure d’évoquer le style Macron et les réformes menées par le gouvernement, Valérie Boyer ne mâche pas ses mots. Invitée du Grand Matin Sud Radio, la députée (LR) des Bouches-du-Rhône dénonce notamment un décalage entre les discours et les actes du côté de l’exécutif. "Il dit qu’il engage des réformes que la droite souhaitait, mais avec Macron il y a tout dans le titre et rien dans les articles. La réforme de la SNCF, c’est la réforme Canada Dry. C’est toujours la com’, la com’, la com’. Tout dans les annonces et pas grand-chose dans la réalité", martèle-t-elle.

"Les retraités sont un peu les dindons de la farce"

Alors que le chef de l’État s’adressera aux Français à 13h aujourd’hui sur TF1, Valérie Boyer rappelle d’ores et déjà une partie du bilan d’Emmanuel Macron après un an de pouvoir. "J’imagine qu’il va s’adresser aux personnes les plus mécontentes et les plus impactées par le système Macron, à savoir les retraités, qui sont un peu les dindons de la farce. Ils ont cru que la hausse de la CSG était d’1,7%, en réalité c’est 25% avec les agrégés. S’ajoute à cela un matraquage fiscal qui continue. Je rappelle que 4,5 milliards d’impôts en plus pèsent sur les classes moyennes, alors que parallèlement les dépenses publiques ne baissent pas !", souligne-t-elle.

Valérie Boyer a également dénoncé le choix d’Emmanuel Macron de se faire interviewer ce dimanche par les journalistes Jean-Jacques Bourdin et surtout Edwy Plenel. "Il est un petit peu surprenant de voir que M. Plenel est en quelques sortes adoubé par le président de la République pour faire une grande interview alors qu’il a des soucis avec le fisc et qu’il est empêtré dans d’autres affaires particulièrement graves : sa proximité et son amitié affichée avec Tariq Ramadan, et son soutien aux terroristes qui avaient pris en otage et assassiné onze athlètes israéliens lors des Jeux de Munich. C’est bizarre d’embrasser les fils de Mme Knoll et de choisir Edwy Plenel la même semaine. Personnellement, ça me choque", déclare-t-elle.

"Le Yémen, tout le monde s’en fout ! Silence, on tue !"

Celle qui est aussi membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale s’est ensuite longuement exprimée sur la situation actuelle en Syrie, de nouveau au centre de très grandes tensions géopolitiques internationales. Pour elle, la place de la France n’est pas satisfaisante. "Je suis un peu désespérée de cette place. On a une occasion historique de peser plus que notre poids démographique et de peser dans l’Europe. Mme May est empêtrée dans le Brexit, Mme Merkel a eu des difficultés à former un gouvernement pendant six mois, l’Italie était sous l’eau sur le plan politique… On aurait pu espérer que la France émerge sur la scène internationale et européenne. Rien du tout. Aujourd’hui, beaucoup d’imprudences ont été dites. Au moment bizarre où Mohammed Ben Salmane est en France et qu’il dit qu’il n’est pas là pour du commerce mais pour la diplomatie, au moment où le Yémen est en train de mourir dans l’indifférence et le silence absolu, on a deux terrains de jeu un peu morbides des grandes puissances : la Syrie et le Yémen. Mais le Yémen, tout le monde s’en fout. Silence, on tue dans l’indifférence internationale", affirme-t-elle. "Je suis surprise que notre président n’ait pas sauté dans un avion pour aller rencontrer Donald Trump avec une coalition européenne, et que personne n’ait fait la même chose avec Vladimir Poutine pour dire stop et halte au feu. La Syrie n’est pas un terrain de jeu pour que les grandes puissances s’affrontent sur le dos des Syriens", ajoute-t-elle.

"Ça fait deux fois qu'on s'attaque à la réputation de nos candidats à la présidentielle"

Secrétaire générale adjointe des Républicains, Valérie Boyer a par ailleurs balayé d’un revers de main le sujet d’une éventuelle alliance avec d’autres formations de droite et d’extrême-droite, réclamée à corps et à cris par Robert Ménard notamment. "Ça plairait beaucoup à nos adversaires de voir que nous faisons ça. Depuis que Laurent Wauquiez a été élu, Les Républicains sont le premier parti de France en termes d’adhérents et de personnes qui se sont déplacées pour voter. Nous gagnons d’autre part toutes les élections partielles. Aujourd’hui, notre sujet est de construire un projet pour la droite et de préparer les élections européennes. (…) Ça fait deux fois qu’on a un débat présidentiel capté puisqu’on ne parle pas du projet mais on s’attaque à la réputation de nos candidats. Pour reconquérir le cœur des Français à la présidentielle, il faut préparer un projet", assure-t-elle.

Réécoutez en podcast l’interview de Valérie Boyer dans le Grand Matin Sud Radio

 

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