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V. Pécresse : "Le gouvernement devrait généraliser la clause Molière version Grand Paris"

Par Jérémy Jeantet

Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, était l'invitée politique du Grand Matin Sud Radio.

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Le gouvernement s'attaque au dossier du travail illégal, notamment à travers l'arme symbolique du "Name and Shame", consistant à publier le nom des entreprises mises en cause pour travail illégal ou fraude au travail détaché.

Invitée politique du Grand Matin Sud Radio, Valérie Pécresse a suggéré au gouvernement une autre mesure, "généraliser la clause Molière version Grand Paris".

 

 

"Ce n'est pas l'obligation du français sur les chantiers, ma clause Molière est légale, a précisé Valérie Pécresse, en référence à celle de Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes qui a été retoquée par la justice administrative. Pour la sécurité des chantiers, si les ouvriers ne parlent pas français, on impose la présence d'un interprète dans leur langue. Il y a des centaines de blessés ou de morts chaque année sur les chantiers français. Ce n'est pas acceptable que des personnes qui ne comprennent pas le français n'aient pas un interprète pour leur expliquer les dangers qu'ils courent. Et, bien évidemment, cela renchérit le coût des travailleurs détachés et donc incite les entreprises à embaucher des personnes qui parlent le français."

Une clause Molière "validée par le contrôle de légalité", a précisé la présidente de la région Île-de-France, comme un clin d'œil au président de sa formation politique, Laurent Wauquiez. "Je suis très inquiète du recroquevillement d'une partie des Républicains en matière économique", a reconnu Valérie Pécresse.

Je ne suis pas une opposante. Je suis une proposante. Je veux peser sur le logiciel politique de la droite, sur la ligne politique de la droite

"Peut-être qu'il y a deux droites en France, réconciliables sans doute, mais dans l'ADN de ma droite, il y a la liberté d'entreprendre, la prise de risque, l'esprit d'entreprise, parce qu'il faut créer de la richesse avant de la redistribuer, a poursuivi celle qui a fondé le mouvement Libres! au sein des Républicains. La générosité a un coût et, pour la financer, on a besoin des entrepreneurs. Je ne suis pas une opposante, je suis une proposante. Ce que je veux, c'est peser sur le logiciel politique de la droite, la ligne politique de la droite. Je ne crois pas qu'on puisse laisser à Emmanuel Macron le bénéfice de l'esprit d'entreprise."

 

 

75 % de réduction dans les transports pour les étrangers en situation irrégulière, une "mauvaise politique"

Autre appel lancé à destination du gouvernement, changer la loi sur les réductions transport dont bénéficient les clandestins. Vendredi, Valérie Pécresse a fait appel de l'annulation, par la justice, de la suppression de la réduction de 75 % dont bénéficie les clandestins, en Île-de-France, sur l'abonnement transport. Elle s'en est expliqué au micro de Sud Radio : "Quand nous sommes arrivés à la région, nous nous sommes aperçus que les étrangers en situation irrégulière et leurs familles avaient droit à 75 % de réduction dans les transports en commun. Je crois qu'il ne faut pas faire ça, que c'est une mauvaise politique. Quand on est en situation irrégulière, on a droit à un certain nombre d'avantages sociaux, comme l'aide alimentaire ou l'aide médicale, mais pas le droit au transport, car le droit au transport leur permet d'aller travailler tous les jours et ne les incite pas à rentrer chez eux. Le tribunal administratif a annulé ma délibération qui excluait les étrangers en situation irrégulière du bénéfice de cette aide sociale, je conteste cette décision, j'ai fait appel et je demande le sursis à exécution. Ça nous coûterait plus de 45 millions d'euros aujourd'hui de payer cette aide sociale. C'est l'équivalent du budget Logement social de la région Île-de-France chaque année. Je demande aussi à Gérard Collomb de changer la loi. J'aimerais que le gouvernement mette ses actes en conformité avec ses paroles. Les étrangers clandestins doivent rentrer chez eux."

Pour un permise de construire, pour créer une entreprise, pour tout, c'est extraordinairement compliqué

Interrogée sur sa vision du Grand Paris, Valérie Pécresse a prôné le maintien de trois niveaux administratifs, au lieu de cinq aujourd'hui. "Pour un permis de construire, pour créer une entreprise, pour tout, c'est extraordinairement compliqué. Les artisans et les commerçants, par exemple, peuvent demander une aide pour changer leurs véhicules polluants à la mairie de Paris, au département et à la région. Il y a trop de guichets", a regretté Valérie Pécresse.

Pour elle, donc, "il faudrait que la région devienne la métropole et soit l'échelon stratégique", alors que le département conserverait son rôle "d'échelon intermédiaire, qui s'occuperait de l'action sociale" et les communes qui s'occuperaient "du maillon local, de toute la proximité".

Écoutez l'interview de Valérie Pecresse dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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