Tout est nouveau et tout change avec Emmanuel Macron, qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Il venait de se prendre un beau petit râteau quand même, avec un premier gouvernement déjà pollué par les affaires. Tout a été effacé, et il s’y est attelé. Dans le détail, la parité est respectée : 15 hommes, 15 femmes, et deux femmes qui occupent des postes régaliens (justice et armée). Parmi les grandes têtes d’affiches, des inconnus du grand public, des personnes de la société civile, une petite pincée de gauche, une petite dose de droite, et un bon zeste de MoDem (François Bayrou n’a pas tout perdu en rentrant à Pau).
Parmi les entrants sur des postes majeurs, deux femmes venues des rangs du PS : la juriste et membre du Conseil constitutionnel Nicole Belloubet, ancienne élue socialiste en Midi-Pyrénées. C’est la nouvelle garde des Sceaux. Aux Armées, c’est la DG de la SNCF Voyageurs, Florence Parly. C’est une habituée de la politique. Souvenez-vous : elle avait déjà occupé un poste de secrétaire d’État sous le gouvernement Jospin. C’est une énarque, comme Emmanuel Macron, comme Édouard Philippe, comme Bruno Le Maire, et comme une nouvelle entrante : Nathalie Loiseau, qui dirigeait d’ailleurs l’Ena depuis quelques années, une juppéiste qui débarque aux Affaires européennes.
La patte Macron encore, avec les équilibres, en piochant ici et là de nouvelles personnalités à droite, de LR et du MoDem. Au MoDem, la ministre auprès du ministre de l’Intérieur, Jacqueline Gourault, une très proche de François Bayrou, qu’elle suit comme son ombre depuis bientôt 30 ans. Autre MoDem : Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées. Côté LR, on a tout d’abord Jean-Baptiste Lemoyne, le premier parlementaire LR à avoir rallié Macron. On a aussi le jeune Sébastien Lecornu, un très proche de Bruno Le Maire qui va partager le secrétariat d’État auprès du ministre de la Transition énergétique avec Brune Poirson, une toute jeune de La République En Marche qui a pris la circonscription de Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse.
Pour terminer, la petite pincée de socialistes qu’il faut bien. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travers, issu du PS et parfois classé parmi les frondeurs. Il y a enfin Benjamin Griveaux, qui vient de la gauche rocardienne et strausskahnienne. Après avoir été un proche de DSK, il est devenu depuis un an l’homme de confiance d’Emmanuel Macron.
On va voir ce que ça va donner.
Réécoutez ici l’édito politique de Patrick Roger dans le Grand Matin Sud Radio