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Tugdual Derville : "La GPA est une forme de trafic et d'esclavage pour les femmes"

Par Mathieu D'Hondt

Tugdual Derville (Délégué général de l’association Alliance Vita) était ce mercredi l'invité de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h.

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Dans une tribune publiée par nos confrères du Monde, 110 personnalités demandent la légalisation de la GPA (Gestation pour autrui), considérant que les enfants nés de cette pratique existent bel et bien et ne peuvent donc plus être ignorés. Une requête loin d'être anodine à deux jours de l'ouverture des États généraux de la bioéthique. Selon Tugdual Derville, farouche opposant à la GPA, l'argument invoqué n'a pas lieu d'être.

"On a vu des histoires sordides avec des commanditaires qui ont refusé l'enfant"

Invité de Véronique Jacquier ce mercredi dans le Grand Journal de 18h, le délégué général de l’association Alliance Vita dénonce ainsi ce qu'il considère être "un trafic sordide". "C'est toujours la même chanson et d'ailleurs les mêmes signataires. Ces enfants ont été conçus à l'étranger. Ça serait quand même un peu étonnant qu'à un moment où on lutte contre le harcèlement sexiste et les violences faites aux femmes, on cautionne l'idée que des femmes puissent être des productrices d'enfants", déplore-t-il d'abord. "Il ne faut pas oublier la réalité de la gestation pour autrui : pour nous, c'est une forme de trafic et même d'esclavage pour les femmes parce qu'elles sont hôtes et qu'elles s'engagent à se séparer de l'enfant qu'elles ont porté pendant 9 mois", affirme-t-il ensuite. 

Et l'intéressé de dénoncer par ailleurs la démarche des signataires de la tribune. "On met la France devant le fait accompli et ces personnes nous disent qu'il ne faut pas ignorer ces enfants ? Heureusement, ils ne le sont pas, on en prend soin. D'ailleurs, ils ont vécu une maltraitance originelle dont il faudrait pouvoir demander compte à ceux qui ont été les commanditaires", constate-t-il, avant d'ajouter : "Ces enfants ont une filiation à l'étranger. Les traiter de 'fantômes', comme certains le font, c'est leur rajouter une peine. Ce ne sont pas des fantômes, ce sont des êtres humains pleinement respectables, enfantés par une femme qui ne doit pas être oubliée". "On a vu des histoires sordides avec des commanditaires qui ont parfois refusé l'enfant qui devait être livré parce qu'il avait un handicap", affirme-t-il ainsi, comme pour mieux justifier son propos. "On voit, aux États-Unis, des conflits juridiques où l'on s'arrache un enfant, où l'on essaie de demander des comptes à la femme porteuse, sur ce qu'elle a fumé ou bu pendant la grossesse (...)", surenchérit-il, avant de conclure en exhortant les autorités à ne pas légiférer sur la question : "Il y a, de ce point de vue, un trafic sordide et tout l'honneur de la France est de ne pas se caler sur le moins-disant éthique, d'avoir une vision des droits de l'Homme et de la Femme".

>> Retrouvez l'intégralité de l'interview de Tugdual Derville, invité du Grand Journal de 18h

 

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