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Sarkozy : "Une prestation un peu trop théâtrale, qui manquait de sincérité"

Par Jérémy Jeantet

L'ancien président de la République s'est défendu, sur TF1, après sa mise en examen. Si ses soutiens ont loué sa sincérité, les professionnels de la communication se sont montrés plus dubitatifs.

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C'était la contre-attaque. Après deux jours de garde à vue qui ont abouti sur une mise en examen dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy était l'invité du journal télévisé de 20h sur TF1 jeudi soir.

Pour Annie Genevard, secrétaire générale des Républicains, l'ancien chef de l'État a montré son sentiment de "révolte" : "Quand on est mis en cause par des gens aussi indignes, il y a quelque chose de profondément révoltant. On sentait vraiment sa révolte, on sentait un homme qui était blessé non par ce qu’il venait de vivre, mais par les accusations dont il fait l’objet. Ça se sentait dans ses déclarations. Ce qui l’a le plus blessé, c’est qu’on puisse penser qu’il ait trahi la confiance des Français et trahi la fonction présidentielle."

Sa prestation, en revanche, manquait de sincérité pour Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication à Sciences Po Paris : "C’était très théâtral, presque un peu surjoué. Il en faisait presque trop, trop romanesque. C’était tellement mis en scène, on sentait que tout avait été préparé. Ça manquait un peu d’authenticité, de sincérité. Il s’est mis en scène comme héros de son combat, pour son honneur et contre des gens qui ne sont pas à son niveau de dignité et d’honneur, qui sont des malfrats, des bandits, d’anciens dictateurs..."

Arnaud Mercier, lui aussi professeur de communication à l'université Paris II Assas, estime que Nicolas Sarkozy a laissé paraître, par la vigueur de ses dénégations, une certaine inquiétude : "La manière dont il a répondu prouve que, cette fois-ci, il pense que l’heure est grave. Par rapport aux accusations vis-à-vis de Mme Bettencourt, il tournait un peu ça en forme de dérision. Là, il m’a semblé que le niveau de sérieux qu’il a donné pour essayer de tuer l’accusation dans l’œuf, pour essayer de démonétiser les accusateurs et un certain nombre d’arguments prouve qu’il prend la chose très au sérieux et doit se sentir plus menacé qu’il ne l’a été précédemment."

Propos recueillis par Steven Gouaillier pour Sud Radio

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