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Portables interdits dans les écoles et collèges : "Ce n'était pas nécessaire"

Par Benjamin Jeanjean

Président du SNPDEN (syndicat des chefs d’établissement de l’Éducation nationale), Philippe Vincent était l’invité du Grand Matin Sud Radio pour revenir sur la loi d’interdiction du portable à l’école et au collège, votée ce jeudi à l’Assemblée.

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Le portable interdit à l’école et au collège, même dans les cours de récréation ? C’est ce que l’on pourrait croire après le vote ce jeudi par les députés d’une loi allant en ce sens. Mais pour Philippe Vincent, président du SNPDEN (syndicat des chefs d’établissement de l’Éducation nationale), l’application de cette loi laisse une marge d’action pour chaque établissement au cas par cas.

"Tout dépendra de la manière dont seront rédigés les articles du règlement intérieur. Telle qu’elle est votée, la loi promeut l’interdiction du portable mais dit également qu’il peut être autorisé dans certaines conditions, sous réserve que le règlement intérieur l’autorise. Il faudra que le débat s’installe dans les conseils d’administration, que l’on tombe d’accord au sein des communautés sur le contenu précis du règlement intérieur, et on verra ensuite comment ce sera appliqué dans le détail", déclare-t-il au micro de Sud Radio ce vendredi.

"Sur 500 élèves, une collègue a eu une quinzaine de problèmes"

Reconnaissant qu’il y aura un "équilibre" à trouver et que "la question se posera sans doute différemment entre un écolier de 7 ans et un collégien de 14 ans", Philippe Vincent assure que de nombreux directeurs et principaux ont déjà pris des dispositions. "Aujourd’hui, pas mal d’établissements ont modifié leur règlement intérieur et ont trouvé des conditions d’organisation de ce sujet à l’intérieur de l’établissement. Une collègue me racontait hier que dans un collège d’environ 500 élèves, sur une année scolaire elle avait eu une quinzaine de problèmes liés à l’usage du portable. C’est relativement modeste quand on connaît le nombre de portables circulant dans les établissements", souligne-t-il. "L’évolution législative ne nous paraissait pas nécessaire car la loi de 2010 pouvait proposer exactement les mêmes dispositions. On sait bien que le vote d’hier est la traduction d’une promesse de campagne présidentielle, et qu’il fallait y donner vie", ajoute-t-il.

Quoi qu’il en soit, Philippe Vincent n’est pas particulièrement emballé par l’hypothèse avancée de mettre en place des casiers devant chaque classe pour stocker les téléphones portables des élèves. "Ça nous paraît extrêmement difficile. Il faudrait d’abord une décision des collectivités territoriales, car ce sont elles qui financent et équipent les établissements. Et au vu du nombre, ça paraît difficilement réalisable, car ça suppose une place physiquement très importante à trouver dans l’établissement et une dépense relativement importante par ailleurs. Ça poserait aussi la question de la surveillance et de l’entretien ! Compte tenu des personnels dont disposent les équipes de directions dans les collèges, c’est difficilement envisageable...", prévient-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Philippe Vincent dans le Grand Matin Sud Radio

 

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