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Philippe Martinez : "C'est une réussite, l'unité syndicale est toujours une bonne chose"

Par Benjamin Jeanjean

Secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce vendredi pour revenir sur la journée de mobilisation pour le service public hier.

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Un peu moins de 500 000 manifestants répartis dans toute la France. C’est le bilan plutôt encourageant selon les syndicats de la première journée d’action et de mobilisation d’un printemps social qui s’annonce très animé. Alors que les cheminots notamment étaient appelés à la grève, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez s’est dit satisfait au micro de Sud Radio de l’ampleur de la mobilisation. "C’est une réussite du fait du nombre de manifestants et de grévistes, et de la diversité de ceux qui étaient dans l’action : jeunes, retraités, fonctionnaires, cheminots, etc. Cela prouve le mécontentement que tout le monde reconnaît", assure-t-il.

"Quand les syndicats sont divisés, les salariés s’interrogent"

"Il y avait unité syndicale et c’est toujours une bonne chose quand c’est le cas parce que ça donne confiance. Quand les syndicats sont divisés, les salariés s’interrogent sur ce qui se passe. Il y a des causes importantes à défendre (je pense au service public) et on a besoin que les syndicats s’unissent et parlent d’une seule voix", ajoute-t-il avant de confirmer une nouvelle date pour une mobilisation interprofessionnelle : le 19 avril. "On a besoin d’élargir, car les mécontents sont beaucoup plus nombreux que ceux qui étaient dans la rue, et de dire au gouvernement : "Soit vous écoutez, soit on sera obligés de continuer à mobiliser". Le 19 avril, nous appelons donc tous ceux qui luttent d’une façon ou d’une autre à se rassembler et à converger autour de questions simples mais majeures pour les citoyens : le pouvoir d’achat, l’emploi et les conditions de travail", annonce-t-il.

Pour le leader syndical, le dialogue est aujourd’hui impossible avec le pouvoir exécutif. "Il y a une logique dogmatique du gouvernement. En gros, le discours c’est : "On veut bien discuter, mais pas de ça, pas de ça, pas de ça et pas de ça". Alors de quoi on discute ? De ce qu’ils ont décidé. Pour des gens qui n’ont que "dialogue social" à la bouche, c’est quand même un peu paradoxal, non ?", s’interroge-t-il avant de refuser d’endosser le rôle de perturbateur du quotidien des Français. "L’objectif n’est pas de perturber mais de mettre en avant un certain nombre de problèmes. Les trains sont en retard ou annulés même les jours où il n’y a pas de grève. Les trains ne roulent pas assez parce que les voies ne sont pas assez entretenues même les jours où il n’y a pas de grève. Il y a donc un problème à la SNCF. C’est pour ça que la CGT a proposé un projet de réforme pour améliorer tout ça", explique-t-il.

"Un pays peut décider de ne pas appliquer l’ouverture à la concurrence"

Pas sûr toutefois que les prochaines semaines seront marquées du sceau de l’union syndicale, le leader de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly ayant déclaré ce vendredi matin ne pas être au courant pour la journée du 19 avril. "On avait invité l’ensemble des organisations syndicales à discuter. Pour des raisons diverses – on sait que Force Ouvrière a son congrès à la fin du mois donc ils ont aussi des choses internes à régler –, certains ne sont pas venus. Mais notre porte est ouverte, il faut qu’on se rencontre et qu’on discute", répond Philippe Martinez.

S’il reconnaît des "nuances" dans le diagnostic de la situation entre les différents syndicats, Philippe Martinez l’assure : "On est tous d’accord pour dire qu’il faut un service public ferroviaire de qualité". Ce qui passe selon lui par un refus de l’ouverture à la concurrence de la SNCF. "Dans les directives européennes, un pays peut considérer que tel ou tel service public est très important pour lui et ne pas appliquer l’ouverture à la concurrence. On a été voir le Premier ministre parce que nous sommes des gens de dialogue. On a déposé un projet d’une cinquantaine de pages avec ce style de propositions. Pour un service public où tous les citoyens sont traités de manière égale, nous disons qu’il ne faut pas ouvrir la SNCF à la concurrence. La modification du statut de l’entreprise, c’est l’ouverture à la privatisation. Est-ce que la privatisation des autoroutes a été bonne pour les usagers ? Est-ce que le prix a diminué ? Non", assure-t-il.

Réécoutez en podcast l’interview de Philippe Martinez dans le Grand Matin Sud Radio

 

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