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Pesticides : vers un bras de fer Travert - Hulot au gouvernement ?

Par Benjamin Jeanjean

Selon les informations de nos confrères de RMC, un avant-projet de loi gouvernemental ouvrirait la porte à un assouplissement de la législation française sur l’interdiction de certains pesticides. Un premier test pour l’écologiste convaincu Nicolas Hulot, aujourd’hui membre du gouvernement.

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C’est un premier test important pour Nicolas Hulot, fervent militant de la cause écologiste qui a décidé après plusieurs occasions de sauter le pas et d’entrer par la grande porte dans un gouvernement. Aujourd’hui ministre de la Transition écologique et solidaire, l’ancien présentateur télé peut d’ores et déjà s’attendre à être scruté de près par les journalistes dans les prochains jours. Ainsi, selon RMC, le gouvernement envisagerait la possibilité de revenir sur des réformes majeures dans le domaine des pesticides, sous prétexte que la loi française irait plus loin que la législation européenne dans certains domaines.

Vers une ré-autorisation des pesticides tueurs d’abeilles ?

Selon un document de travail, le gouvernement d’Édouard Philippe pourrait ainsi revenir sur l'interdiction stricte de l'épandage aérien (pulvérisation par les airs de pesticides), mais également sur la question des néonicotinoïdes, surnommés les pesticides tueurs d'abeilles, alors même que l'Anses (Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation et de l'environnement) a reconnu leur dangerosité et qu'ils ont été interdits l’an dernier par l’Assemblée nationale sous l’impulsion notamment de… Nicolas Hulot, qui avait dénoncé leur toxicité. 

Interrogé par RMC, ce dernier a affirmé que le document de travail n'était plus d'actualité et que les pesticides tueurs d'abeilles resteraient interdits. Problème, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, a réaffirmé ce lundi matin que la législation française va peut-être trop loin sur ce sujet. "Le président de la République a clairement dit : « ce qui est mauvais pour les abeilles est mauvais pour l’homme ». Une loi a été votée lors du dernier quinquennat et ne se trouve pas être en conformité avec le droit européen. Des dérogations peuvent être accordées jusqu’en juillet 2020 pour l’utilisation d’un certain nombre de néonicotinoïdes. Là-dessus, nous avons la volonté de faire en sorte que nous puissions gérer aussi les impasses techniques. Aujourd’hui, certains produits sont utilisés, estimés dangereux et peu à peu retirés du marché. Mais pour d’autres produits, qui n’ont pas de substitution, nous devons pouvoir utiliser des dérogations pour permettre leur utilisation afin que nos producteurs continuent à travailler dans de bonnes conditions", a-t-il déclaré.

Travert et Hulot, deux ministres sur une ligne différente

"Je suis un homme de compromis. Je veux travailler sur ce projet avec Nicolas Hulot, pour que nous soyons en phase. (...) Je suis totalement ouvert sur ces discussions", a-t-il ajouté. Mais de son côté, Nicolas Hulot semble lui très clair. "Les interdictions de néonicotinoïdes et de l’épandage aérien ne seront pas levées, les arbitrages ont été rendus en ce sens", a-t-il maintenu sur son compte Twitter ce lundi matin.

À la mi-journée, Matignon a voulu clarifier les choses une bonne fois pour toutes en confirmant les propos de Nicolas Hulot. "Le gouvernement a décidé de ne pas revenir sur les dispositions de la loi de 2016. Cet arbitrage a été pris à l'occasion d'une réunion tenue à Matignon le 21 juin dernier", ont précisé les services du Premier ministre dans un communiqué, tout en indiquant qu'un "travail est en cours avec les autorités européennes".

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