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Paul-Marie Coûteaux : "Emmanuel Macron a pulvérisé les composantes de la Nation"

Par La Rédaction

Pour Paul-Marie Coûteaux, haut fonctionnaire, essayiste et homme politique, le fait qu’Emmanuel Macron a choisi d’écarter les militaires des commémorations du 11 novembre est révélateur de sa vision de la Nation. Paul-Marie Coûteaux était l’invité d’André Bercoff le 8 novembre 2018 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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Emmanuel Macron ne veut pas engager de relations entre les nations sous l’angle militaire

La mise à l’écart des militaires lors des commémorations du centenaire de la Grande guerre fait polémique depuis quelques jours, mais en réalité cette histoire est plus ancienne, a raconté Paul-Marie Coûteaux à André Bercoff. "En septembre 2018, huit généraux ont écrit à Emmanuel Macron, lui disant que ce centenaire devrait être l’occasion de célébrer "un pays en armes". Dix jours plus tard, un communiqué de l’Élysée nous apprenait que les commémorations du 11 novembre mettraient l’accent sur l’aspect le moins militaire qui soit."

"Pour moi, tenir l’armée a l’écart pour effacer l’aspect militaire d’un événement qui a été militaire, c’est un non-sens. Tous les rois et les présidents de la République ont été chefs des armées françaises. Mais Emmanuel Macron ne veut plus endosser ce rôle. Il n'a pas un grand sens de l’histoire, alors sous couvert de pacification, il ne veut plus engager, même au titre du souvenir, des relations entre les nations sous l’angle militaire. Et pourtant, il suffit de se rappeler 1939-1940 pour voir ce que ça a donné", a déclaré Paul-Marie Coûteaux à André Bercoff.

Pour Emmanuel Macron, nous sommes dans un univers post-nations

Au cours de cet entretien, Paul-Marie Coûteaux a aussi parlé à André Bercoff des projets de l’État français qui, s’ils sont mis en œuvre, diminueront la souveraineté de la France.

"En coulisses, à la demande de l’Élysée, l’État-major travaille sur la mise au point d’un scénario de "concertation" avec le partenaire allemand lors de la mise en œuvre de la force de frappe. On envisage d’associer l’Allemagne a toute utilisation (ou menace d’utilisation) de l’arme nucléaire. C’est grave parce que l’arme nucléaire est par nature solitaire, et on imagine mal faire des réunions pour savoir si on se défend ou pas", a raconté Paul-Marie Coûteaux. Pour lui, les Allemands sont historiquement jaloux de cette prérogative de la France et veulent l’en priver.

Un autre projet actuellement en discussion consisterait à "européaniser" le siège français au Conseil de sécurité de l’ONU. "L’idée est de se concerter avec les Allemands avant chaque vote (ou, du moins, chaque véto) au Conseil de sécurité. C’est une perte de poids terrible", a estimé Paul-Marie Coûteaux.

Pour Paul-Marie Coûteaux, la raison de ces choix réside dans le fait qu’"Emmanuel Macron est un soixante-huitard. Ses maîtres à penser sont Paul Ricoeur et Daniel Cohn-Bendit". "Nous sommes dans un univers post-nations. Tout ce qui a trait à la Nation (y compris son histoire), Emmanuel Macron l’a pulvérisé", a-t-il estimé.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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