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À Ouagadougou, Emmanuel Macron exporte son discours libéral en Afrique

Face à des étudiants de Ouagadougou, Emmanuel Macron a dévoilé une partie de sa vision de la relation entre la France et l’Afrique, point de passage obligé pour tout locataire de l’Élysée.

Macron

L'axe de son propos est de poser les bases de la relation non pas entre les pays mais entre les sociétés civiles. "Il n'y a plus de politique africaine de la France", a-t-il martelé. "L'avenir est à vous, prenez-le !". Tels étaient en substance les messages dans un discours avec de longs passages sur les défis démographiques et le développement économique et stratégique. Une instance discrète – il faut le savoir – a été créée : le conseil présidentiel de l'Afrique. Une sorte de think tank réunissant intellectuels, écrivains et artistes, qui a aidé à forger le discours d'hier, annoncé comme un discours de rupture. Mais attention, chaque président a voulu présenter son discours de rupture en Afrique. Il n'est pas facile de concrétiser ensuite...

Cette fois, le président Macron veut s'appuyer sur un espace déjà très identifié mais pas utilisé à sa juste valeur : la francophonie. Il faut savoir que dans dix ans, 250 millions de personnes parleront le français, et les sociétés civiles ont saisi cet enjeu bien avant les politiques. Les précédents présidents n'accordaient pas une grande importance à cet espace économique et culturel, même si le discours officiel était de promouvoir l'influence de la France. Jacques Attali avait remis au président Hollande un rapport sur les opportunités économiques de la Francophonie, mais sans résultat. Le président Macron s'en inspire et a parlé hier en Afrique au sujet d'une langue française qui n'est pas uniquement celle de la France. Il a clamé devant les étudiants africains : "Faites de cette langue la vôtre, pas celle de la France". Un discours qui confirme une fois de plus qu'Emmanuel Macron est convaincu que le développement individuel est le socle de son projet de société. Porter le discours libéral en Afrique, c'est la rupture du président Macron.

On verra comment cette politique sera suivie d'effet tout au long du quinquennat.

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